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Pour un déploiement massif de l’outil de signalement des anomalies cyclables

Expérimenté sur La Vélodyssée depuis 2019 et déployé sur La Véloscénie en octobre dernier, l’outil de signalement des anomalies rencontrées sur les itinéraires et les réseaux cyclables est désormais ouvert à tous. Au programme en 2021 (et ce n’est qu’un début), son lancement sur La Vélo Francette, La Vélomaritime, La Voie Bleue et La Méditerranée à vélo. Au-delà d’un déploiement sur les grands itinéraires, l’outil peut être utilisé sur des réseaux cyclables à différentes échelles. Mais attention, il ne suffit pas de mettre en place l’outil pour que, comme par magie, toutes les anomalies soient remontées et prises en charge le plus rapidement possible. Il s’agit de faire connaître l’outil aux cyclistes et de les inciter à répertorier les anomalies qu’ils rencontrent lors de leurs déplacements, et d’animer le réseau des maîtres d’ouvrage pour une réelle adoption de l’outil. Vélo & Territoires proposera deux webinaires : l’un à destination des maîtres d’ouvrage le 9 avril et l’autre à destination des usagers le 16 avril.

Un outil de coordination de l’entretien pour une meilleure qualité des infrastructures cyclables

“L’outil de signalement intéresse beaucoup car son but est de rendre les itinéraires encore plus qualitatifs“, explique Thomas Montagne, géomaticien chez Vélo & Territoires. L’objectif est de mettre un outil commun entre les mains des maîtres d’ouvrage, de piloter la prise en charge des anomalies à une échelle globale et de s’assurer que ces dernières soient traitées et résolues dans des délais convenables. D’après Emma Le Conte, cheffe de projet de La Véloscénie, le signalement est l’occasion de mettre le pied à l’étrier : “Nous avons mis en place l’outil pour répondre à des problématiques locales liées à l’entretien des aménagements et aux mauvais commentaires que l’on reçoit sur certains points de La Véloscénie sur les réseaux sociaux et notre site Internet. Nous avons besoin d’impliquer davantage les maîtres d’ouvrage qui ont aménagé et jalonné La Véloscénie et cela passe par des signalements détaillés et précis“. Sur certains tronçons, la véloroute souffre en effet d’une absence d’entretien depuis son installation, au grand dam des cyclistes.

Lors du projet européen AtlanticOnBike au cours duquel l’outil de signalement a été créé et expérimenté, La Vélodyssée a également mis en place un diagnostic qualité approfondi pour relever toutes les anomalies de l’itinéraire par rapport au cahier des charges de la certification EuroVelo. “Aujourd’hui nous partageons une feuille de route ambitieuse avec nos partenaires : panneaux manquants, sécurité d’une section à revoir…. Au total, nous avons plus de 700 anomalies à résoudre sur 1 200 kilomètres“, raconte Aurélie Périgaud, chargée de mission à La Vélodyssée. Voilà qui plante le décor d’un futur possible pour l’outil de signalement. Avec plusieurs centaines d’anomalies identifiées par itinéraire ou réseau cyclable, les coordinateurs auraient de quoi mettre en place un plan d’intervention qualité global et ainsi motiver les multiples maîtres d’ouvrage. Pour convaincre ces derniers, il faut avant tout donner à voir : visualiser les anomalies sur le tronçon, dont ils ont la charge, rendre visible le mécontentement des cyclistes et valoriser la façon, dont procèdent les maîtres d’ouvrage les plus à la pointe. “Peut-être que la politique du bon élève va marcher, que l’outil va pousser à plus d’exemplarité“, espère Emma Le Conte.

Une démarche d’innovation sociale qui favorise le dialogue entre les cyclistes et les maîtres d’ouvrage

Au sens anglosaxon, l’innovation sociale consiste à impliquer les différentes parties prenantes d’un domaine pour améliorer les savoir-faire collectifs et résoudre certaines problématiques. L’outil de signalement mis en place par Vélo & Territoires s’inscrit pleinement dans cette veine. Il mobilise les usagers des itinéraires et réseaux cyclables pour signaler des anomalies rencontrées sur la signalisation, la chaussée, les travaux, le mobilier ou les espaces verts et la propreté. Il envoie directement le signalement au maître d’ouvrage concerné, sans intermédiaire. Il permet à ces derniers d’indiquer où ils en sont (prise en charge, traitement ou résolution de l’anomalie). “Tout au long du processus de mise à jour du signalement, l’usager peut recevoir une notification s’il le souhaite. Il recevra alors un mail à chaque changement de statut”, explique Thomas Montagne.

Descriptif d’un signalement

Pour les cyclistes, l’outil de signalement n’est pas qu’une façon de remonter les anomalies rencontrées aux maîtres d’ouvrage. Il leur permet aussi de s’informer de l’état de l’itinéraire : “L’outil accompagne l’itinérant lors de la préparation amont de son voyage et tout au long de son parcours “, explique Aurélie Périgaud. Les informations remontées sur l’outil sont donc aussi intéressantes pour les offices de tourisme, qui peuvent améliorer leur conseil et prévenir en cas de dangers (arbres en travers suite à une tempête par exemple), des signalétiques manquantes ou des itinéraires bis à utiliser, le cas échéant.

Pour les maîtres d’ouvrage, identifiés et recensés par les coordinateurs d’itinéraires, l’outil est une façon de connaître et de répertorier les anomalies des infrastructures cyclables dont ils ont la charge, ce qui est déjà en soi une innovation. “Les SIG des départements sont parfois moins à jour que certaines plateformes collaboratives“, constate Emma Le Conte. Sur la plateforme, les maîtres d’ouvrage ont aussi la possibilité de communiquer avec les cyclistes. Pour chaque anomalie, ils peuvent commenter, ajouter des photographies et joindre des documents.

Dernier usage et non des moindres, les maîtres d’ouvrage peuvent eux-mêmes créer des signalements à l’attention des cyclistes : répertorier des anomalies déjà repérées par leurs soins pour éviter aux cyclistes de les signaler à leur tour et indiquer aux cyclistes les détours et itinéraires bis à emprunter en cas de travaux. Toutes ces actions remontent sur un tableau de bord qui comptabilise les anomalies et leur résolution.

Une communication dense, continue et qui implique les différents acteurs du territoire

Plus l’outil de signalement contiendra d’anomalies identifiées et résolues, plus il se posera en référence pour les cyclistes et les maîtres d’ouvrage. A ce jour, l’outil de signalement compte 50 anomalies sur La Vélodyssée, dont 30 résolues, et une seule sur La Véloscénie, ce qui s’explique par un démarrage récent et en fin de saison et la faible communication conduite autour de l’outil.

Récapitulatif de l’ensemble des signalements de La Vélodyssée

L’expérimentation menée sur La Vélodyssée a clairement montré l’importance d’impliquer les acteurs territoriaux dans la communication de l’outil. “ L’outil a mieux été pris en main par les usagers et par les maîtres d’ouvrage lorsque La Vélodyssée a communiqué auprès des offices de tourisme et de ses partenaires ”, témoigne Thomas Montagne. “Nous réfléchissons encore comment améliorer la communication, notamment dans le cadre de l’intégration des intercommunalités dans la quatrième convention de La Vélodyssée. Cela va nous aider à avoir des contacts privilégiés sur le terrain”, explique Aurélie Périgaud. “Prochaines étapes, nous allons fédérer un réseau de vigies et communiquer régulièrement autour de cet outil auprès de tous les ambassadeurs de La Véloscénie (cyclistes, offices de tourisme, hébergeurs…)”, raconte Emma Le Conte. Les offices de tourisme situés le long de l’itinéraire sont déjà incités à interroger les cyclistes sur leur lieu de départ et leur lieu d’arrivée et sur les difficultés rencontrées sur le trajet. Prochainement, ils seront sollicités pour faire remonter les anomalies sur l’outil de signalement, de préférence avec les cyclistes concernés.

Plusieurs adhérents de Vélo & Territoires utilisent déjà l’outil Suricate pour relever les anomalies de leurs espaces sites et itinéraires d’activités de pleine nature. Le lien entre l’outil de signalement et l’outil Suricate apparait donc comme une évidence. Si la mise en œuvre d’une passerelle technique se fait attendre, Vélo & Territoires et le Pôle ressources national Sports de nature collaborent à la rendre possible le plus tôt possible. Le but ? Atteindre rapidement un usage massif de l’outil, améliorer encore et encore la qualité des aménagements cyclables et attirer toujours plus de cyclistes.

Julie Rieg

Pour aller plus loin

L’outil de signalement a été développé par Veremes, éditeurs de logiciels SIG. Il est accessible via :

Les dernières publications de Vélo & Territoires sur l’entretien d’un réseau cyclable :

L’article est rédigé dans le cadre du projet européen AtlanticOnBike qui a démarré début 2017 et s’est achevé à la fin de l’année 2020.

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