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Equipements vélo : des outils nationaux dès le printemps 2021

La fiche-action intitulée « Equipements et aires d’arrêt » publiée par Vélo & Territoires en 2018 posait les jalons des attendus en matière d’équipements vélo. Deux ans plus tard, devant le constat récurrent d’une carence en termes d’équipements, nombre de collectivités s’engagent dans une démarche de collecte de données et d’analyse de l’existant de façon à optimiser l’offre de services et ce, dans la durée. Face à la multiplication des sources de données, un référentiel et une méthodologie communs deviennent nécessaires. A l’unanimité, la soixantaine d’acteurs présents lors du webinaire du 6 février dernier ont validé les propositions de Vélo & Territoires pour l’élaboration d’outils nationaux de recensement des équipements et d’aide à la structuration et à la gestion, avec pour leitmotiv : pragmatisme et priorisation plutôt qu’exhaustivité.

Le constat de sources hétéroclites

Le webinaire organisé par Vélo & Territoires a mis en exergue toute la diversité des modes de collecte et sources de données : OSM (OpenStreetMap), SIG (système d’information géographique), SIT (système d’information touristique), diagnostic de terrain, … Les méthodes varient d’un territoire à l’autre, en fonction des habitudes de recensement, ou non, des acteurs locaux. Par exemple, Gironde Tourisme a fait le choix d’utiliser la base de données touristique régionale SIRTAQUI : « Une source préalablement alimentée par les acteurs touristiques de Gironde sur les services, dans laquelle nous souhaitons ajouter une catégorie « aire de services vélo » comme cela existe déjà pour les aires de service de camping-car par exemple, que nous utilisons pour repositionner les équipements sur un outil cartographique », selon Jacqueline Van der Zalm, chargée de promotion filière Itinérance. Dans cette jungle de sigles, nul besoin d’opposer les différentes sources de données : elles sont complémentaires et ne visent pas les mêmes objectifs. L’enjeu alors est de permettre la communication et la compatibilité entre elles.

« Ça n’est pas tant l’exhaustivité, mais davantage la priorisation des équipements qui est importante, de façon à proposer des services structurés et de qualité aux usagers », rappelle Agathe Daudibon, cheffe de projet chez Vélo & Territoires. Même constat du côté de la Région et du comité régional de tourisme Bretagne. Le développement de l’offre de services vélo y est affiché comme « une ambition partagée avec les acteurs, aussi bien publics que privés, et pensée de façon stratégique pour surtout éviter le saupoudrage et prendre en compte l’ensemble des besoins des clientèles touristiques et des Bretons qui utilisent les itinéraires cyclables », précise Maud Le Houérou, chargée vélo et itinérance à Bretagne Tourisme.

Vers un référentiel unique et une base de données nationale

Le besoin d’une source unique pour assurer la promotion est rappelé par Nicolas Pinson de France Vélo Tourisme : « Il est nécessaire d’avoir un seul émetteur et un format standard et uniformisé pour davantage de lisibilité des informations diffusées et pour ainsi mieux valoriser une offre harmonisée d’équipements auprès des usagers et par là-même les itinéraires dans leur ensemble ». Au-delà de cet enjeu, il s’agira aussi de proposer des outils pour gérer les équipements vélo via une base de données métiers.

Pour définir ce standard unique, Vélo & Territoires s’attèle à la construction d’un référentiel appuyé sur le travail des acteurs bretons mené en 2020 et de le décliner en base de données nationale pour agréger les données produites par les territoires. Ces outils devront proposer l’interopérabilité avec les données touristiques, dans le giron de DATAtourisme.

Prochaine étape ? Définir et arrêter des principes communs relatifs aux « aires » ou « pôles » de services, ces regroupements d’équipements constituant des points d’arrêt stratégiques pour les cyclistes. L’objectif est d’y parvenir d’ici l’été 2021.

Recenser et agréger les données pour mieux valoriser les équipements

Pour être parfaitement efficients, les outils proposés par Vélo & Territoires devront être déployés par les collectivités avec un engagement politique et financier fort, indispensable pour aller plus loin. C’est le cas du département de la Vendée, qui était parmi les premiers à se lancer en 2018 dans une démarche globale de valorisation des équipements vélo. Recensement, audit, recommandations, les sites clés identifiés ont fait l’objet d’un plan d’actions intégrant des mesures d’accompagnement auprès des maîtres d’ouvrage. Même défi du côté des acteurs girondins ou ceux de La Voie Bleue : « La difficulté va être de faire en sorte que ces recommandations soient prises en compte, ce qui demande une connaissance assez fine de qui fait quoi. Le travail est fastidieux et nécessite une animation et un suivi auprès de chaque maître d’ouvrage », précise Antoine Maffeis, chargé de projet mobilités durables du PETR Val de Lorraine.

« Pour passer à une réalité opérationnelle, il faut que les collectivités aient une vraie stratégie de développement des services et anticipent le porté à connaissance, car les usagers font souvent face à une carence d’informations sur ces questions », insiste Sabine Andrieu, coordinatrice de La Vélodyssée. L’itinéraire sera d’ailleurs bêta-testeur de la base de données nationale sur les équipements vélo en 2021.

Karine Lassus

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