Vers un standard de données commun pour décrire les aménagements cyclables
Aucun standard permettant de décrire convenablement les aménagements cyclables réalisés dans les territoires n’existe à ce jour. Sous l’impulsion de ses collectivités adhérentes, Vélo & Territoires lance les travaux de création d’un nouveau standard de données sur les aménagements cyclables. Ce dernier complétera le géostandard véloroutes et voies vertes, validé par la Commission nationale de validation des données pour l’information spatialisée (Covadis) en 2014. Première étape : une enquête en ligne entend identifier les besoins en ce qui concerne ce futur standard.
Les aménagements cyclables, des objets difficiles à décrire
La description des aménagements cyclables ne va pas toujours de soi. Les collectivités ont une multitude de possibilités pour décrire leurs aménagements. Prenons l’exemple d’une piste cyclable. Le type d’aménagement est facilement identifiable. Mais comment le qualifier ? Par sa longueur, son année d’ouverture, son maître d’ouvrage, les matériaux de construction, son sens de circulation ? Selon le point de vue un même aménagement cyclable peut être décrit de différentes façons. Chaque collectivité est donc amenée à créer sa propre base de données, organisée selon ses besoins. Résultat ? Une multitude de bases de données fortement hétérogènes existent en France. Une piste cyclable qui concerne deux territoires peut être décrite d’une façon différente dans la base de données de chaque collectivité. Il en résultera une mauvaise jonction entre les différents segments de cette piste cyclable. Pourtant, le réseau de transports d’une collectivité est amené, par sa nature, à communiquer avec celui de la collectivité voisine. Ce manque d’un cadre commun complique la réutilisation, la combinaison, et le traitement des données. En un mot, leur interopérabilité.
Un cadre législatif en faveur de la standardisation et l’ouverture des données
A ces questions techniques s’ajoutent des questions d’ordre réglementaire. Déjà au tournant des années 2000, l’Union européenne a identifié le besoin de réutiliser et de combiner facilement les données géographiques. La Directive INSPIRE de 2007 impose aux États membres de rendre public l’ensemble des données numériques environnementales à leur disposition. L’objectif de la Directive est de faciliter les échanges et les combinaisons de données au profit de la recherche et l’innovation environnementales. Pour atteindre cet objectif, un modèle de données générique a été développé par l’Union européenne. Une des sous-thématiques est dédiée aux transports. Côté aménagements cyclables, aucun modèle conforme aux normes INSPIRE n’existe à l’échelle européenne à ce jour, bien que la nécessité de mettre en place des normes communes et interopérables pour les données géographiques soit un enjeu mis en avant par les législations européennes et françaises.
Un nouveau standard pour répondre aux enjeux techniques et législatifs
Pour répondre aux besoins de ses adhérents et appliquer la réglementation européenne, Vélo & Territoires, en partenariat avec transport.data.gouv, la plateforme nationale de publication de données sur les transports en open data, et la FUB, par le biais de l’ADAV, mène jusqu’à septembre 2020 une démarche pour créer un nouveau standard de données sur les aménagements cyclables. L’objectif ? Proposer un cadre, intégré à l’échelle nationale et européenne, pour des échanges plus efficaces de données et définir une structure de vocabulaire commune pour décrire les aménagements cyclables. Pour identifier les pratiques et les besoins, Vélo & Territoires conduit une enquête auprès des créateurs et réutilisateurs de cette donnée. A partir des résultats de cette enquête, Vélo & Territoires formulera des préconisations à destination des collectivités au travers des fiches techniques. A l’issue de ce processus, un nouveau modèle de données sur les aménagements cyclables devrait être proposé en lien avec un comité de suivi pluridisciplinaire de la démarche. La plateforme transport.data.gouv prendra le relais pour la standardisation de ce modèle.
Julien Soubielle
Répondre au questionnaire en ligne avant le 15 mai 2020