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Après une année solide, la filière du cycle est prête à relever le défi de la crise

Le secteur du vélo s’est révélé particulièrement agile dans la crise Covid-19 et connait une activité trépidante. Ce fut encore le cas lors de la conférence de presse de l’Observatoire du cycle proposée en ligne par l’Union Sport & Cycle en présence de 395 participants, ce 4 mai. Avec 679 millions d’euros et 12 % de croissance en termes d’unités vendues, le marché français du cycle est nettement porté par le VAE. « La situation est paradoxale car nous constatons une bonne dynamique en 2019 avec des acteurs du marché en souffrance » souligne l’Union Sport & Cycle. Par la voix de son président Jérôme Valentin, le secteur affirme qu’il saura « relever le défi de la crise » et appelle à la poursuite des mesures positives et agiles engagées pour la mobilité post-confinement.

Un marché 2019 solide porté par le VAE

2 652 099 cycles ont été vendus en 2019. C’est 2 % de moins qu’en 2018 en volume, mais 12,6 % de plus en chiffres d’affaires. Autrement dit : les Français se tournent vers des vélos de meilleure qualité. Le réflexe d’achat est encore dirigé vers les enseignes multisports qui détiennent 67 % des volumes de ventes. Mais en chiffres d’affaires, les détaillants tiennent la corde avec 55 % des recettes. Cette croissance générale solide est tirée vers le haut par le marché des VAE qui a augmenté de 12 % en 2019 avec 388 100 unités vendues et représente 45 % de la valeur totale des ventes de cycles.

Le prix moyen des vélos standards a augmenté de 9,7 % en un an pour atteindre un coût unitaire moyen de 364 €. Celui des VAE a augmenté de 9,8 % pour 1749 € à l’unité. La hausse du prix moyen du VAE est particulièrement sensible sur les VAE de ville qui représentent 51 % du marché. Pour Jérome Valentin, les VAE sont beaucoup plus sophistiqués : « Batteries intégrées, moteurs pédaliers, confort de position, de freinage, de suspension… ce sont des accessoires d’usagers réguliers du vélo qui recherchent un outil de déplacement efficace et confortable« . En 2025, l’Union Sport & Cycle projette 1 million de ventes de VAE, un prix moyen unitaire de 2000 € et une pénétration du marché à 50 % des volumes des ventes des vélos adultes.

Coup de pouce vélo et geste barrière pour relever le défi de la crise

La crise touche de plein fouet les 2 400 magasins spécialisés en France. Ceux-ci enregistrent 42 % de perte de chiffres d’affaires au premier trimestre 2020 et 63 % d’entre eux ont recours au chômage partiel. « La plupart des détaillants sont des passionnés avec de petites surfaces de ventes et moins d’un mois de trésorerie en réserve. Ils s’adaptent, mais la reprise de l’activité est un enjeu majeur » indique Jean-Philippe Frey de l’Union Sport & Cycle. « Pratiquer le vélo pour aller au travail lors du déconfinement, sera une solution pour soutenir le secteur. »

Le vélo, un incontournable pendant et après la crise ? Tout est fait pour. Le « coup de pouce réparation » offre une prise en charge jusqu’à 50 € pour la remise en état d’un vélo au sein du réseau des réparateurs affiliés référencés sur la plateforme www.coupdepoucevelo.fr. « Le client n’aura à charge que la TVA dès lors que la réparation est inférieure à 50 €HT. Sous huitaine, les magasins/ateliers touchent l’équivalent du programme. La plateforme bénéficie d’un dispositif de preuve et peut permettre aux collectivités qui le souhaiteraient de venir abonder à ce système » explique Olivier Schneider, président de la FUB qui a étendu son dispositif CEE Alvéole en ce coup de pouce vélo, disponible jusqu’au 31 décembre 2020. Près de 600 professionnels sont en cours d’homologation.

Le but ? Remettre 300 000 vélos qui dorment dans les caves en circulation pour le déconfinement progressif et inviter les Français à enfourcher leur « vélo comme geste barrière » sur les itinéraires cyclables permanents ou sur « les plusieurs centaines de kilomètres d’aménagements cyclables provisoires en cours de réalisation partout en France par les collectivités », selon Pierre Serne, président du Club des villes et territoires cyclables. Avec la crise « nous avons gagné trois ans dans la prise de conscience de tout le monde« , indique Thierry du Crest, coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo. « Nous ne parlons plus de sortie de crise sans parler de vélo« . La couverture médiatique du sujet vélo est effectivement sans précédent en France. En dépit de la crise, le président de l’Union Sport & Cycle considère que la « phase est d’extraordinaires opportunités pour le vélo en France« . Selon lui, l’explosion de la pratique du vélo se tiendra à trois conditions : un soutien à la culture vélo, le développement d’infrastructures adaptées et en particulier le stationnement. « L’usager demande d’abord des parkings à vélo. Avec l’avènement des VAE, le parking doit être électrifié. » Et de conclure : « L’industrie et les professionnels, ils sont prêts à relever le défi« .

Camille Thomé

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