Vélo & Territoires

Inscription à la newsletter

Accueil Actualités Déconfinement : l’État annonce un plan de 20 millions d’euros pour favoriser la pratique du vélo, geste barrière par excellence

Déconfinement : l’État annonce un plan de 20 millions d’euros pour favoriser la pratique du vélo, geste barrière par excellence

Dans la perspective du déconfinement progressif dès le 11 mai, le ministère de la Transition écologique et solidaire prévoit un coup de pouce à la pratique du vélo. Une enveloppe de 20 millions d’euros* est prévue pour notamment mettre en circulation les 30 millions de vélos existants et prendre en charge les réparations, la mise en place de stationnement temporaire et les formations de remise en selle. Un levier pour éviter un report modal massif vers la voiture lorsque les Français seront autorisés à se déplacer à nouveau. Décryptage.

Rendre le vélo accessible au plus grand nombre

« Nous voulons que cette période fasse franchir une étape dans la culture vélo, et que la bicyclette soit la petite reine du déconfinement en quelque sorte », déclare Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire. Pour encourager la mobilité à vélo en toute sécurité dans les semaines à venir, et au-delà, dans de bonnes conditions sanitaires, un fonds de 20 millions d’euros est mobilisé par le ministère dans le cadre du programme de certificat d’économie d’énergie Alvéole. Ce plan, déployé en partenariat avec la FUB, et ses modalités pratiques seront progressivement dévoilés sur la plateforme www.coupdepoucevelo.fr à partir du 4 mai. Au cœur de ce dispositif :

  • Un forfait de 50 euros HT pour la remise en état d’un vélo au sein d’un réseau de réparateurs référencés. Concrètement ? La liste des réparateurs engagés dans la démarche sera accessible sur une plateforme en ligne disponible prochainement. Il suffira de se rendre chez un réparateur référencé pour remettre en état son vélo sans rien débourser si la réparation coûte moins de 50 euros. Le réparateur sera ensuite remboursé. Ce forfait sera également applicable pour des réparations ou l’achat d’un vélo dans un des 250 ateliers vélos participatifs et solidaires.
  • Une prise en charge jusqu’à 60 % des coûts d’installation de places de stationnement vélo temporaire ;
  • Des formations gratuites de remise en selle pour (ré)apprendre à circuler en sécurité, individuellement ou en petit groupe. La liste des moniteurs agréés sera accessible sur la même plateforme des réparateurs.

Accompagner les collectivités

La période de l’après confinement impose de revoir les habitudes de mobilité. Cela passe par le réaménagement de l’espace public permettant aux piétons et aux cyclistes de se déplacer de manière confortable et en sécurité. L’État entend jouer son rôle et appuyer les initiatives des collectivités pour apporter sa pierre à l’édifice à ce mouvement général en France. Pour les accompagner dans cette démarche, le Cerema propose son soutien technique aux collectivités. collectivités. Le Club des villes et territoires cyclables, pour sa part, est invité à recenser et coordonner leurs initiatives sur les infrastructures cyclables temporaires et à identifier leurs éventuels freins. Vélo & Territoires a mis sur pied les éléments de communication génériques à l’attention des collectivités, professionnels et usagers et invite les départements à soutenir la réalisation d’aménagements cyclables provisoires. Plusieurs d’entre eux se sont déjà engagés, dont la Seine-Saint-Denis et les Yvelines.

La mise en place d’aménagements cyclables et piétons temporaires sera « dispensée d’autorisations préalables, notamment des Architectes des Bâtiments de France », a annoncé la ministre de la Transition écologique et solidaire. En outre « le fonds de dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) est mobilisé par les préfets pour cofinancer des pistes cyclables temporaires au cas par cas avec les collectivités territoriales qui ne disposeraient pas de ressources suffisantes. »

Enfin, et suite aux nombreuses fermetures de voies vertes ou de pistes cyclables, le Gouvernement invite les collectivités territoriales, en lien avec les représentants de l’État, à maintenir les itinéraires cyclables ouverts à la circulation des cyclistes. Une circulaire a été transmise aux préfets en ce sens. Vélo & Territoires rappelle qu’il est indispensable d’assurer la continuité cyclable, quel que soit le milieu. Reporter les cyclistes sur des axes routiers dangereux et rapidement circulés doit être évité à tout prix. Lorsque cela n’est pas évitable, alors le recours à des aménagements cyclables temporaires de substitution est de mise.

Accélérer la mise en œuvre concrète du Plan vélo

Pour encourager les Français à se déplacer à vélo lorsqu’ils renoueront progressivement avec l’extérieur, le plan d’urgence annoncé par le ministère de la Transition écologique et solidaire s’accompagne d’une accélération de la mise en place du forfait mobilités durables. Le décret d’application dans le secteur privé est attendu pour les prochains jours. Dans la continuité de l’Indemnité kilométrique vélo, ce forfait permettra aux employeurs de prendre en charge jusqu’à 400 euros les frais de déplacement de leurs salariés sur leur trajet domicile-travail effectué à vélo (ou en covoiturage ou à l’aide d’autres services de mobilité partagée).

Vélo & Territoires salue ces annonces du ministère qui reconnaissent l’urgence d’agir et de repenser notre système de mobilité. Les modes actifs et le vélo sont des gestes barrières et contribuent à répondre à l’urgence sanitaire. De nombreux Français reprendront bientôt le chemin du travail. Le budget des ménages souffrira de la situation. Favoriser les modes actifs, partout dans le monde, contribuera à remettre du lien et de l’humain dans nos villes et villages et de renouer avec une mobilité plus résiliente. De l’Europe au local, mobilisons-nous tous pour que ce moment historique se transforme en une opportunité durable.

Dorothée Appercel

Pour aller plus loin :

*Le ministère de la Transition écologique et solidaire a triplé l’enveloppe dédiée au Plan vélo d’urgence le 28 mai 2020.

Politiques cyclables