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Pédaler pour lutter contre la maladie

Sous le signe d’octobre rose, plus d’une centaine d’acteurs des itinéraires cyclables et des schémas régionaux en France se sont réunis le 10 octobre à Chambéry pour le 8e Club Itinéraires organisé par Vélo & Territoires en partenariat avec Tourisme & Territoires, la Direction Générale des Entreprises, la Coordination interministérielle pour le développement de la marche et de l’usage du vélo et France Vélo Tourisme. De nombreuses actualités vélo, témoignages et échanges ont été partagés lors de cette journée qui a profité de l’arrivée du peloton de l’association Sport, Santé, Solidarité, Savoie (4S) pour ouvrir sur une autre facette du vélo : se remettre en selle pour combattre le cancer. Retour sur ce temps fort du 8e Club Itinéraires.

« À la Mer à Vélo »

Né d’une rencontre entre l’association 4S et l’Agence Écomobilité de Chambéry, le projet « À la Mer à Vélo » propose d’utiliser le vélo comme outil de remise en activité physique adaptée pour les femmes atteintes d’un cancer. Après trois précédentes éditions le long de La Loire à Vélo, du Canal des 2 mers à vélo et de la ViaRhôna, le voyage se déroulait cette année en Savoie. Une aventure d’une semaine qui a réuni 40 femmes autour du même défi : combattre le cancer par la pratique du vélo. C’est donc tout naturellement qu’un temps d’échanges a été organisé lors du Club Itinéraires à l’arrivée du groupe à Chambéry.

La valeur thérapeutique du vélo

L’activité physique joue un rôle primordial dans la prévention des cancers et le risque de récidive. « Toutes les études montrent que 30 minutes d’activité physique quotidienne permettent de diminuer la récidive de 25 %. L’activité physique est aussi importante qu’une chimiothérapie et le vélo un excellent moyen de réapprivoiser le corps. Moins traumatisant que la marche, il permet de pratiquer sans heurts pour les articulations. Présentant peu de contre-indications médicales, il est bon pour le cœur et les capacités respiratoires » rappelle le docteur et oncologue Guillaume Clavreul. Mais comme l’explique Christine Aguettaz, présidente de l’association 4S, ce défi physique peut intimider : « Dans le rapport compliqué qu’ont ces dames avec leur corps, il leur est difficile d’oser se lancer dans un tel projet face à la douleur et la fatigue qu’entraîne la maladie. Mais l’avantage du vélo est qu’il est accessible à toutes, même celles n’ayant plus pratiqué depuis longtemps. De nombreuses dames qui participent à cette aventure continuent à faire du vélo pour leurs trajets du quotidien ». S’ajoutant à cela les avantages du vélo à assistance électrique (VAE) qui offre à ces femmes un moyen de se remettre en selle en douceur tout en pratiquant une activité physique modérée. Preuve en est : une participante sur quatre en moyenne utilise un VAE. L’opération « À la Mer à Vélo » comporte des défis à relever : un défi physique car parcourir 500 km en une semaine n’est pas chose aisée après plusieurs années sans activité physique, un défi pour la confiance en soi, un défi collectif pour lequel l’effet de groupe et l’entraide sont des éléments majeurs de motivation, et enfin un défi d’exemplarité pour ces femmes qui ont décidé de se dresser et faire front commun face à la maladie.

Quel accompagnement des collectivités ?

« Face à des budgets santé en constante hausse, favoriser l’activité physique comme moyen de prévention est capital pour les collectivités. Accompagner ce type de projet financièrement et techniquement prend tout son sens dans le cadre de notre politique de prévention » explique Rozenn Hars, vice-présidente du département de la Savoie déléguée à l’autonomie et à la santé. Sans les efforts considérables consentis par les collectivités dans l’aménagement d’un réseau de véloroutes et voies vertes de qualité un tel projet n’aurait d’ailleurs pas vu le jour. « Les grands itinéraires cyclables font rêver. Mais pour se lancer il faut des itinéraires sécurisés » témoigne Christine Aguettaz. La structuration d’itinéraires balisés et agrémentés de services aux usagers rend possible l’appropriation de ces infrastructures par des acteurs comme l’association 4S pour une utilisation allant au-delà de la simple pratique touristique. Sans compter l’accueil chaleureux des communes et intercommunalités tout le long du parcours de « À la mer à vélo » qui a fait vivre ces infrastructures cyclables.

Théo Vintaer

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