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L’Italie se dote d’un plan vélo national

Début août, le ministère italien des Infrastructures Durables et de la Mobilité a dévoilé le « Plan générale de la mobilité cyclable urbaine et extra urbaine ». Portant sur la période 2022-2024, ce plan vélo, prévue par une loi de 2018 qui définissait notamment les pistes cyclables comme des infrastructures d’intérêt national, présente la planification à long terme pour améliorer et renforcer les infrastructures cyclables sur l’ensemble du territoire italien, conformément aux directives européennes. Voici quelques éléments de présentation de ce Plan vélo.

[Éléments traduits du site du Ministero delle infrastrutture e della mobilità sostenibili ]

Quels objectifs ?

Le Plan général de mobilité cyclable a été élaboré grâce à un dialogue constant avec les parties prenantes et vise à créer le « Système National de Mobilité Cycliste » (SNMC) pour faire du vélo une composante fondamentale de la mobilité durable, au regard notamment de son impact environnemental positif et de son faible coût économique. Augmenter la sécurité des cyclistes, améliorer la signalisation, créer un espace partagé entre les différents usagers de la route sont les pierres angulaires de ce plan, ainsi que la création de pistes cyclables pour favoriser le développement touristique des territoires.

Il vise quelques objectifs chiffrés :

– atteindre l’objectif minimum de 20 000 km sur le réseau cyclable italien Bicitalia
– toutes les villes métropolitaines et les capitales provinciales doivent avoir élaboré et approuvé un Biciplan, conformément aux orientations contenues dans ce plan ;
– augmenter d’au moins 20 % la part modale des déplacements à vélo dans les capitales provinciales/villes métropolitaines ;
– augmenter la densité des infrastructures cyclables dans les capitales provinciales/villes métropolitaines, jusqu’à une valeur moyenne nationale de 32 km pour 100 km2 (contre 23,4 km en 2019) ;
– développer les infrastructures cyclables dans les zones urbaines où sont implantées écoles et universités, et où sont enregistrés les plus grands flux cyclables potentiels et réels ;
– créer au moins 30 espaces vélos couverts et sécurisés et 30 places dans les bâtiments d’activités publiques ;
– équiper de stationnement vélo sécurisé les principales gares ferroviaires et gares routières d’au moins 50 % des capitales provinciales, (en fonction du nombre de passagers)
– faciliter la construction d’abris vélo couverts et sécurisés dans au moins 50 % des pôles de transports publics en milieu urbain
– augmenter d’au moins 25% de la flotte de transport publics locaux urbains et métropolitains, munis de dispositifs ou espaces dédiés à l’embarquement des vélos ;
– développer des services de partage de vélos classiques, mais aussi de VAE et vélo-cargos en milieu urbain.

Un budget conséquent

Doté de 1 154 millions d’euros, il est jugé comme « ambitieux » par le Ministre Enrico Giovannini, d’après une interview accordée au journal par La Repubblica : « C’est justement ambitieux, étant donné que la plupart de ces activités ont déjà été financées. Sur ces 1154 millions d’euros, 716 millions sont destinés aux véloroutes touristiques et 438 millions aux aires urbaines et métropolitaines ».

Ainsi, pour la période 2022-2026, le Plan national pour la relance et la résilience PNRR alloue au total 600 millions d’euros pour le développement et l’amélioration des infrastructures cyclables prévues par le Plan général de la mobilité cyclable, dans les territoires urbains et métropolitains et extra-urbains (provinciaux ou intercommunaux, régionaux, nationaux et européens).  Sur cette somme, 400 millions seront investis sur les pistes cyclables touristiques, pour créer au moins 1 235 kilomètres supplémentaires et réaliser des travaux extraordinaires d’entretien sur le réseau existant. Pour les véloroutes urbaines, le PNRR a prévu 200 millions d’euros pour la construction, d’ici juin 2026, de 565 kilomètres de voies urbaines et pour renforcer les liaisons entre les gares et les universités.

Le plan définit :

  1. le cadre économique et de ressources, pour chacune des années de la période de référence, des dotations budgétaires à répartir pour le financement des interventions identifiées dans le PGMC, telles que déclinées également dans les plans vélo des régions et provinces autonomes de la métropole, des villes et des communes ;
  2. les objectifs annuels, sur chacune des années de la période de référence, pour parvenir à un développement effectif de la SNMC. Les objectifs sont fixés pour chacun des deux secteurs d’intervention précités eu égard à la demande globale de mobilité ;
  3. l’ensemble des interventions visant à créer progressivement des itinéraires d’intérêt national, à commencer par le système de Pistes Cyclables Touristiques Nationales (SCTN) qui font partie de la Route Cyclable Nationale Bicitalia (RCN), visée à l’article 4 de la loi n. 2/2018. Les lignes directrices pour la définition et la mise en œuvre des projets de compétence régionale visant à la réalisation du Réseau lui-même sont également fixées.
  4. les interventions prioritaires en vue de définir un modèle national d’intermodalité et d’intégration entre les systèmes de circulation routiers et ferroviaires et les transports publics locaux, en planifiant les axes d’action pour la création au niveau local de pistes cyclables qui intègrent la conception du RCN ;
  5. les orientations administratives et réglementaires nécessaires pour assurer une coordination efficace de l’action administrative du gouvernement, des Régions et Provinces Autonomes, des Villes et Communes Métropolitaines concernant le vélo et les infrastructures connexes ;
  6. les modalités pour favoriser la participation des usagers à la planification, à la réalisation et à la gestion du réseau cyclable et les actions nécessaires pour développer une culture de la sécurité routière et de la mobilité durable ;
  7. l’identification des axes d’action à mettre en place pour atteindre les objectifs fixés par le PGMC et accompagner le développement de la SNMC en milieu urbain (avec une référence particulière à la sécurité des cyclistes et à l’échange modal entre le vélo et le rail et transports publics locaux – TPL) ;
  8. la définition du modèle de vérification des objectifs et des actions pour permettre le contrôle de la réalisation de ceux-ci sur la période du Plan.

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