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Chiffres et enjeux du tourisme fluvial : retour sur les 5es Rencontres nationales

Près de 500 acteurs publics et privés du tourisme fluvial et de toutes les activités liées à la voie d’eau, une cinquantaine d’exposants, plus de 2000 rendez-vous d’affaire… les 5es Rencontres nationales du tourisme fluvial des 5 et 6 février à Auxerre, uniques en leur genre en Europe, ont été un succès. L’occasion pour Voies Navigables de France (VNF) de dévoiler de nouveaux chiffres du tourisme fluvial et de rappeler le lien étroit entre voie d’eau et vélo. Vélo & Territoires, partenaires de VNF, y était présent.

Des chiffres encourageants, mais des défis à surmonter

L’année 2019 a marqué l’actualisation des études filières de VNF : tous les cinq ans, l’attractivité et les retombées économiques des cinq filières du tourisme fluvial sont passées au crible. Paquebot fluvial, bateau promenade, péniche hôtel, bateau de location habitable sans permis et plaisance privée : toutes filières confondues, les retombées générées par le tourisme fluvial sont estimées à 1,36 milliards d’euros par an et 15,6 millions de jours passagers (visite journalière d’une personne pratiquant le tourisme fluvial), une dépense quotidienne de près de 50 euros par jour et par personne et 6100 emplois directs en France.

Quelles tendances retenir ? L’attractivité des croisières auprès des publics étrangers ; une forme de tourisme dans l’air du temps qui ralentit le rythme et se diffuse dans les territoires ruraux ; des dépenses pré et post séjour qui échappent en partie à la France ; et une flotte de plaisance privée parfois sous utilisée (37 % des plaisanciers ne font que huit navigations par an en moyenne). Bref, le marché du tourisme fluvial se porte bien, mais il peut largement progresser.

Des enjeux sont aussi identifiés : le vieillissement de la clientèle actuelle interroge la capacité à capter de nouveaux publics ; l’acceptabilité environnementale, préoccupation de plus en plus forte des clientèles, questionne la motorisation de la flotte et le traitement des eaux grises et noires ; enfin, le réchauffement climatique nécessite d’économiser l’eau. Cela suppose d’anticiper et gérer les mouvements hydrauliques notamment en période de sécheresse estivale, pour ne pas risquer de fermer des canaux au plus fort de la saison touristique.

La Cabanerie, créateur de structures d’hébergement léger en bois adaptées aux itinérants à vélo, expose aux Rencontres du tourisme fluvial ©La Cabanerie

Fluvial et cyclable : des besoins similaires

Le patrimoine national des rivières et canaux est une richesse importante pour la France : il attire les touristes en recherche d’expériences fluviales mais aussi les touristes à vélo. Beaucoup de destinations cyclables sont adossées à une voie d’eau, porteuse d’un imaginaire et de la garantie d’un itinéraire plat. Encore faut-il que les canaux et rivières soient animés et entretenus, au risque d’être déceptifs. « Nous constatons une désertification des services de base le long des canaux (…). Les clients voient des maisons éclusières fermées ou délabrées », témoigne Christiane Tregouet, gérante de l’agence de voyage France à Vélo.

Les clientèles fluvial et cyclable présentent des caractéristiques semblables et des besoins similaires. Elles attendent des services de qualité (hébergement, restauration,…) et des équipements adaptés à leur itinérance, qu’elles soient en bateau ou à vélo. La construction des destinations fluvestres passent donc également et naturellement par la revalorisation des maisons éclusières. L’objectif ? (Re)donner de l’attractivité aux voies d’eau. La transmission de l’information au bon moment par des outils numériques et/ou de la signalisation facilitera par ailleurs grandement le parcours client.

Pour atteindre ces objectifs, il est impératif de travailler de manière décloisonnée. C’est dans cet esprit que VNF développe depuis quelques années les contrats de canaux ou de fleuves. C’est également avec cette intention que Vélo & Territoires, pour sa part, travaille sur les comités d’itinéraires cyclables en lien avec les territoires, porteurs de ces projets. Cette communauté d’intérêt permettra de prendre en compte la dimension fluvestre (fluvial et terrestre) à la meilleure échelle pour le succès de chaque projet.

VNF, premier partenaire adhérent à Vélo & Territoires

Une semaine avant les Rencontres nationales du tourisme fluvial, VNF devenait le 103adhérent du réseau de Vélo & Territoires après un partenariat fructueux de trois ans. VNF marque ainsi son engagement d’acteur du vélo en France avec la volonté d’approfondir, en lien étroit avec Vélo & Territoires, trois axes de travail stratégiques : observer de façon pointue la fréquentation fluvestre ; développer les services dédiés aux cyclistes le long des voies d’eau ; favoriser la(les) gouvernance(s) fluvestre(s).

Agathe Daudibon

Pour aller plus loin :

Politiques cyclables