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L’Heureux Cyclage, mécanique vélo et réemploi

A l’occasion des Rencontres de l’Heureux Cyclage à Strasbourg, le réseau national des ateliers d’autoréparation vélo organisait des tables rondes jeudi 21 mars. L’objectif ? Témoigner des expériences et des partenariats existants parmi les 125 ateliers du réseau. Plébiscitée, cette « première » a invité 140 participants motivés à réfléchir aux ateliers en milieu rural, aux partenariats pour favoriser le vivre-ensemble et l’économie circulaire. Retours sur les initiatives de ce réseau.

Tables rondes de l’Heureux Cyclage (Photo : B. Guillotin)

Favoriser la pratique en développant l’autonomie à vélo

Réparer une crevaison, régler un dérailleur, monter un vélo de A à Z. Pour rendre cela possible, les ateliers d’autoréparation vélo rassemblent en un lieu des vélos, des pièces détachées, des outils et des animateurs, bénévoles ou salariés pour prodiguer des conseils. La finalité ? Développer la « vélonomie », c’est-à-dire rendre les cyclistes autonomes dans l’entretien et la réparation de leur vélo. Cette solution, efficace pour favoriser la pratique du vélo en rendant l’accès à la réparation simple, possible et convivial, accroît aussi la sécurité des déplacements : « les personnes formées sont sensibilisées au fait de régler correctement leurs freins et d’installer de l’éclairage », confirme Claire, membre de la direction collégiale de l’Heureux Cyclage. Les ateliers d’autoréparation développent ainsi l’échange des savoir-faire dans une démarche locale, participative et solidaire. Ces valeurs, portées par les ateliers et le réseau, encouragent la coopération et la mutualisation pour créer de nouveaux ateliers et proposer un meilleur maillage du territoire. « Le vélo, ce n’est pas que des aménagements. Il y a besoin d’ateliers sur le territoire. Il est important de poursuivre l’essaimage (de ce service, ndlr) partout en France. » affirme Elodie Trauchessec de l’Ademe, grand témoin de cette journée.

En milieu rural, bénévolat et recyclerie

Parmi les exemples de dynamiques, l’atelier Roue Pet (68) et la Ferme à cycles (26) présentaient leurs actions en milieu rural. Leur fonctionnement 100 % bénévole, apporte solidarité et convivialité à leur territoire. Au commencement, il y a des amoureux de la mécanique vélo qui improvisent des ateliers mobiles avec leur propres outils. De nombreux participants découvrent l’activité et y adhérent immédiatement. Les groupes s’étoffent, les dons de vélos augmentent et la recherche de local se met en place, facilitée par la commune ou la communauté de communes. Aujourd’hui, ces nouveaux ateliers nouent des partenariats. Roue Pet convient d’adhésions solidaires pour les demandeurs d’asile accueillis dans le centre d’hébergement avoisinant et organise, pour joindre l’utile à l’agréable, une balade à vélo avec ses adhérents pour animer un atelier mobile dans un village de la vallée. La Ferme à cycles, avec 120 adhérents sur les 1200 habitants de Saillans, s’est, quant à elle, orientée vers la création d’un lieu de bricolage collectif et d’une recyclerie.

L’économie circulaire du vélo

Stationnement vélo de la journée (Photo : B. Guillotin)

La remise en circulation des vélos délaissés et le réemploi des pièces détachées constituent un point central de la Charte des ateliers vélo. Pour à la fois répondre à la demande de vélos et augmenter les ressources, la Clavette lyonnaise (Coordination Locale des Ateliers Vélos) voit le jour fin 2015. Identifiée comme l’  « acteur vélo » du contrat d’objectifs « déchets et économie circulaire » de la métropole, elle participe à la réduction des déchets en récupérant les vélos déposés dans l’espace donnerie de la déchèterie. « En 2018, sur 900 vélos récupérés, 400 sont arrivés dans les ateliers, faute d’espace de stockage suffisant. Les autres vélos ont été vendus dans les associations comme Emmaüs. » explique l’atelier du Chat Perché, membre de la Clavette. Côté collectivité, Emeline Baume, Conseillère métropolitaine en charge de la Prévention des déchets et de l’Économie circulaire, qui a porté le projet de donnerie explique :« En cohérence avec notre démarche Territoire zéro déchet, zéro gaspillage, la collectivité a créé ce nouveau service aux usagers pour détourner des objets – dont des vélos- de l’enfouissement (entre autres) et soutenir des projets sociaux. ». Réduction des déchets, économie sociale et solidaire, mobilité active, qualité de l’air, lien social, sécurité des déplacements, éducation populaire, insertion professionnelle… Cette journée de l’Heureux Cyclage a une fois de plus démontré l’impact résolument transversal du vélo.

Amandine Dupré

Association