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Agir pour des agglomérations moyennes dynamiques

Les agglomérations de taille moyenne étaient à l’honneur de la Journée Une Voirie pour Tous « Agir pour des agglomérations moyennes dynamiques » organisée par le Cerema Centre-Est à Chalon ce 7 mars. Au programme : éléments de contexte et bonnes pratiques de ces territoires qui veulent conjuguer mobilité et attractivité.

Un « club des moins de 100 000 » structurant pour le territoire français

Parler de la mobilité et de l’attractivité des agglomérations moyennes, aussi connues sous le nom du « Club des moins de 100 000 », en référence à leur nombre d’habitants, tel était l’objectif de la Journée Une Voirie pour Tous proposée dans le cadre des Conférences techniques Interdépartementales des Transports et de l’Aménagement (CoTITA). « Souvent la mobilité a été préemptée par des grandes agglomérations, or la question ne s’aborde pas de la même manière selon la densité de population », soulignait en ouverture le Président du Grand Chalon, Sébastien Martin. Une vision partagée par Séverine Bourgeois, directrice du Cerema Centre-Est qui affirme l’importance de cette échelle dans le paysage français : « ces villes moyennes ou territoires peu denses forment un continuum où les gens aiment être et dont ils plébiscitent la qualité de vie. ».
Ces agglomérations moyennes, dont la définition « consensuelle » intègre les collectivités de 15 000 à 100 000 habitants selon Patrice Morandas du Cerema, représentent près d’un quart de la population et de l’emploi. Cependant en dépit de leur rôle de structuration du territoire, il rappelle que « ces villes sont longtemps restées absentes des radars de l’action publique ». Par ailleurs, malgré un taux de pauvreté et de vacance commerciale souvent supérieurs à la moyenne nationale, ces agglomérations sont aujourd’hui un lieu de ressources où émergent de nombreux programmes pour revitaliser les centres villes, comme le programme « Action Cœur de ville » dont la mobilité est l’un des axes principaux.

L’objectif : allier mobilité et développement économique

Photo : Cerema, David Dubois

Cette journée a également été l’occasion de rappeler la prépondérance de la voiture dans ces territoires, et ce malgré leur fort potentiel pour le développement des mobilités actives, puisque la moitié des déplacements y font moins de 5 km. Partant de ce constat, cette rencontre a permis de partager des bonnes pratiques pour lutter l’utilisation de la voiture individuelle et de promouvoir des mobilités alternatives. Parmi les exemples les plus marquants, on note l’application Yvon, présentée par le Grand Chalon. Cet assistant de mobilité présente aux habitants des solutions de transports en commun mais également des offres de covoiturage pour les trajets quotidiens. Autre exemple, la Communauté d’Agglomération Privas Centre Ardèche a, quant à elle, développé un véritable panel de solutions pour desservir son territoire : aménagement des voies vertes, transport à la demande, locations de vélos à assistance électrique courte et longue durée, mise en place de box à vélo sécurisés et création d’un réseau d’auto-stop sur le territoire. Des exemples inspirants qui montrent, que même en territoire moins dense, la voiture ne doit pas être l’apanage des villes moyennes.

En dépit de nombreuses études prouvant l’impact économique plus que favorable des modes actifs, l’adage « No parking, no business » dicte encore de nombreuses politiques d’aménagement urbain et reste fortement ancré auprès des commerçants et des élus de certaines agglomérations. Les villes françaises ne sont pas encore prêtes à suivre l’exemple de la ville de Pontevedra en Espagne, interdite aux voitures, mais de nombreux projets invitent à repenser la place de celles-ci en ville. À Voiron, le stationnement vise à favoriser les rotations ; à Bourg-en-Bresse, le schéma de circulation a été modifié pour éviter la traversée du centre-ville en voiture et reconfigurer certains espaces publics pour laisser plus de place aux stationnements vélo. Cette journée riche en échanges s’est terminée par la présentation du dispositif France Mobilités (appellation francisée de la « French Mobility » des débuts), une communauté d’acteurs pour la mobilité innovante qui entend capitaliser sur les bonnes pratiques existantes et promouvoir des solutions de mobilité dans tous les territoires.

Aurélia Hild

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