Assurer un accès à la pratique du vélo pour tous
Comment assurer un accès à la pratique du vélo pour tous par des aménagements cyclables à destination, notamment, de personnes en situation de handicap ou de précarité ? Témoignage de la Voie verte des Gaves issu du dossier « Des euros pour le vélo » (2013) sous forme d’un entretien avec Emmanuelle BÉGUÉ, directrice et coordinatrice du programme Leader au Syndicat mixte pour le développement rural d’Argelès-Gazost.
La Voie verte des Gaves se situe sur un territoire avec une dynamique locale très forte en matière d’accessibilité. Longue de 18 km, cette voie verte créée en 2000 a vu se réaliser en 2004 et 2005 des premiers travaux en vue de la labellisation Tourisme et Handicap. Depuis, de nouveaux travaux lui ont permis d’être accessible aux quatre déficiences (motrice, mentale, visuelle et auditive). Les aménagements ont, par exemple, concerné le jalonnement de la voie verte avec de nouveaux panneaux d’information adaptés, réalisés avec une entreprise reconnue au niveau national, la société Pic Bois. Aujourd’hui, la voie verte est dotée de quatre relais Information-Service, dont trois diffusent un message audio en trois langues, ainsi que de quatre plans en braille et en relief et d’une vingtaine de totems équipés d’une plaque en braille. La réalisation de certains de ces travaux a bénéficié de cofinancements européens de développement rural.
En quoi la Voie verte des Gaves est-elle européenne ?
Emmanuelle BÉGUÉ: La Voie verte des Gaves est reconnue par l’Association européenne des voies vertes (AEVV). Sa dimension européenne s’est donc imposée depuis le départ. L’appui du programme Leader a été un vrai plus, et ce, à chaque étape de ce projet emblématique et exemplaire. Lors de la phase de création, en 2000, ce fonds a représenté 30% du million d’euros de budget. En 2004, c’était 50% des 210 000 e d’investissement. En 2009 et 2010, 40%.
Quels enseignements tirez-vous de ces différents projets ?
Emmanuelle BÉGUÉ: De prime abord, la logistique européenne peut paraître contraignante. En réalité, en tant que collectivités publiques, nous sommes plutôt bien armés pour faire face. Le plus important, finalement, c’est de réussir à présenter des projets originaux, innovants, avec une forte implantation territoriale. Savoir s’entourer des bonnes personnes et travailler en concertation ne gâche rien non plus !
Quelles perspectives d’évolution envisagez-vous ?
Emmanuelle BÉGUÉ: Notre prochaine étape se situe au niveau de la communication. Nous échangeons beaucoup avec les porteurs de projets sur ce sujet. En 2010, nous estimions à 150 000 le nombre de passages par an sur la voie verte. C’était avant la mise en place de la nouvelle signalétique. L’un des enjeux des prochaines enquêtes sera justement d’affiner ces données, en interrogeant par exemple les usagers sur leur ressenti en matière de qualité de l’aménagement, de revêtement et de sécurité. Nous travaillons également sur la question des aménagements autour de la voie verte et des liaisons avec des itinéraires à proximité pour créer un réseau de voies vertes. C’est un aspect qui peut encore être amélioré.