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L’Alliance monte au créneau pour financer le Plan vélo

L’Alliance pour le vélo demande au Gouvernement d’Elisabeth Borne de traduire ses annonces engagées à l’occasion de la présentation du nouveau Plan vélo en réalité stratégique et de placer le vélo au cœur de la planification écologique. L’enjeu ? Orienter des investissements pluriannuels vers les infrastructures cyclables.

Pour la coalition, conformément aux demandes formulées dans son livre blanc, l’État devrait consacrer a minima 2,5 milliards d’euros sur le quinquennat, en complément des engagements des collectivités territoriales, pour doubler le patrimoine cyclable national. Or, d’après l’analyse 2022 de l’ECF révélée en décembre, la France est … 21e en Europe en termes d’investissements nationaux par habitant par an. En additionnant les investissements nationaux et les fonds européens, l’investissement annuel total par habitant est l’un des plus faibles en Europe et n’atteint que 1,2 € en France. C’est 4,4 fois moins que l’Italie (5,3 €), 7,7 fois moins que l’Allemagne (9,2 €), 11,3 fois moins que les Pays-Bas (13,6 €) et 30 fois moins que l’Irlande (36 €). « Les collectivités locales s’engagent de plus en plus fortement dans des politiques vélo ambitieuses, dont elles portent l’essentiel des dépenses de fonctionnement et d’investissement », plaide l’Alliance. « Seules, elles ne pourront toutefois pas faire face aux énormes besoins de financement pour sécuriser la pratique du vélo ». Or « 80% des investissements des collectivités sont prévus dans la deuxième partie de mandat et leurs attentes vis-à-vis d’un État planificateur sont immenses ». Le comité interministériel qui aurait dû se tenir le 2 décembre dernier a été reporté … sans date pour l’heure. Il constituera une occasion en or pour transformer les annonces en actes.


Courrier adressé par l’Alliance pour le vélo à Elisabeth Borne le 5 janvier 2023

Madame la Première ministre,

Nous sommes comme vous convaincus que le vélo est un transport de masse incontournable et
nécessaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le succès des politiques de mobilité
durable de nos voisins européens illustre le potentiel de report modal important de la voiture vers le vélo, dans tous les territoires.

Pour ce faire, État et collectivités doivent nouer un pacte associant usagers et acteurs économiques pour créer un cadre favorable au report modal des Français. C’est le sens du Livre Blanc de l’Alliance pour le vélo. Au premier rang des actions à mener, la politique d’investissement dans les réseaux de pistes cyclables doit être ambitieuse et massive.

Un rapport de décembre 2022 de l’European Cyclists’ Federation classe la France 21ème pays
européen pour la faiblesse des moyens consacrés au financement de ses politiques vélo. L’écart se
creuse avec nos voisins européens qui s’engagent sur un objectif de 30 € investis par an et par
habitant pour la réalisation de réseaux cyclables.

Sur le terrain, les collectivités locales sont au travail comme jamais auparavant. Elles s’engagent de
plus en plus fortement dans des politiques vélo ambitieuses dont elles portent l’essentiel des
dépenses de fonctionnement et d’investissement. Seules, elles ne pourront toutefois pas faire face
aux énormes besoins de financement pour sécuriser la pratique du vélo : l’I4CE les chiffre à plus de 3,3 milliards d’euros par an jusqu’à 2030. D’ores et déjà, 80% de leurs investissements sont prévus dans la deuxième partie de mandat et leurs attentes vis-à-vis d’un État planificateur sont immenses.

Le 20 septembre dernier, vous avez suscité un réel vent d’espoir en leur sein. 2023 doit constituer
une année plancher et marquer le point de départ d’une trajectoire pluriannuelle d’investissements à amplifier chaque année. Le vélo ne doit pas être la variable d’ajustement de politiques de soutien tout aussi nécessaires aux transports en commun et à la marche.

Dans le cadre des travaux sur la planification écologique et à l’approche d’arbitrages sur l’orientation des investissements de l’Etat dans les infrastructures, le Gouvernement doit replacer le vélo au centre du jeu. La trajectoire à arbitrer est claire : il faut que l’Etat investisse a minima 2,5 milliards d’euros sur 5 ans pour doubler le patrimoine cyclable de la France sur le quinquennat.

C’est en créant un système multimodal efficace, sûr et confortable, alternatif à la voiture individuelle que nous parviendrons à conquérir de nouveaux publics et à concilier plein emploi, transition écologique et justice sociale. Réaliser la promesse d’une « France Nation Verte » nécessite ainsi de mettre les moyens en face des ambitions nationales affichées.

Recevez, Madame la Première ministre, l’assurance de toute notre considération.

Patrick Guinard, président de l’APIC

Françoise Rossignol, présidente du CVTCM

Olivier Schneider, président de la FUB

Pascale Gozzi, présidente de l’USC

Chrystelle Beurrier, présidente de Vélo & Territoires

Télécharger le courrier adressé à la Première ministre

Politiques cyclables