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France Mobilités : idées singulières, réflexions plurielles

Extrait de Vélo & Territoires, la revue n°61

Votre territoire envisage des pistes innovantes sur les questions de mobilité, mais vous n’êtes pas certain de savoir où vous mettez les pieds au moment de passer à l’application pratique ? C’est précisément la raison d’être de la plateforme France Mobilités. Explications.

C’est début 2018, dans la séquence de fin de ces Assises nationales de la mobilité qui préfiguraient
la Loi d’orientation des mobilités (LOM), que le ministère des Transports initia la démarche France
Mobilités. « Il s’agissait et il s’agit toujours de procéder à une cartographie des initiatives des différents acteurs de la thématique pour mieux les appuyer » situe David Caubel, coordinateur de cette plateforme collaborative inédite et chef de projet Innovation et territoire à la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer. De la start up aux collectivités locales,
de l’agglomération dense au territoire rural ou montagneux, des ateliers d’idéation aux hackatons en passant par les dispositifs de certificats d’économie d’énergie : aller sur l’opérationnel, être le catalyseur, l’accompagnateur, valoriser les territoires, être à l’écoute des démarches transverses, expérimenter l’effet de chaque innovation sur la mobilité du quotidien, stimuler, rendre concret… L’ambition est ample, en phase avec l’époque et ses nécessités les plus prégnantes. Les élections municipales du printemps 2020 n’ont-elles pas affirmé la mobilité du quotidien comme l’un des enjeux incontournables du moment ? « Une chose est certaine, sourit David Caubel, c’est que nous ne sommes pas dans une France de l’immobilité. Les choses avancent. »

Nous ne sommes pas dans une France de l’immobilité. Les choses avancent.

Appel à expérimentation dans les territoires ruraux

Comment cela se passe à l’échelon régional ?

« Nous intervenons d’emblée, dès le montage de la démarche » précise Isabelle Mesnard, directrice des projets France Mobilités au sein du Cerema qui, entouré de partenaires des services déconcentrés de l’État tels que l’Ademe, la Dreal et la Banque des Territoires, trace conjointement la feuille de route et anime l’écosystème des acteurs locaux sur cette thématique à l’architecture descendante. Plus de 800 référencements sont ainsi répertoriés sur le site web collaboratif www.francemobilites.fr. Une plateforme à l’ergonomie fluide et aux astucieuses étiquettes permettant aux internautes d’être alertés des divers compte-à-rebours en cours. En 2018, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et les Pays de la Loire avaient été les trois collectivités choisies
pour expérimenter ce dispositif d’accompagnement durant une année.

Le temps des webinaires

Il y a quelques mois encore, les temps de partages et de retours d’expériences s’opéraient en présentiel. Une crise sanitaire et économique plus loin, le modèle du webinaire s’est imposé. Ce changement de méthode d’animation s’est fait naturellement. Il ne modifie en rien la mission de synergie qui incombe à ces cellules : apporter l’ingénierie, la stratégie, la planification et
l’accompagnement local aux projets. C’est ainsi que, le 30 septembre dernier, était publié le résultat de l’édition 2020 de l’AMI-TENMOD (appel à manifestation d’intérêt – Territoire de nouvelles mobilités durables), appel « inscrit dans une logique d’ouverture et de dynamique partenariale pour favoriser la mobilité des citoyens en zones péri-urbaine et peu dense ». Malgré le contexte Covid, la double perspective d’un soutien financier et d’un appui technique a suscité cette année l’intérêt de 52 candidats, dont 33 ont été retenus pour un budget total de 2 millions d’euros, représentant 12 régions métropolitaines et 2 régions ultramarines. D’une plateforme de mobilité inclusive pour les personnes avec autisme en Occitanie à l’expérimentation d’une navette communale électrique en Centre-Val de Loire, chacun des projets répond à un contexte local concret.

Nous essayons […] de porter ces dispositifs à la connaissance des collectivités situées en milieu peu dense, c’est-à-dire ces endroits où l’autosolisme est roi et où les transports publics manquent
cruellement.

Boîte à initiatives ©B. Suard-Terra

Nathalie Pitaval du Cerema Hauts-de-France témoigne pour sa part de l’équilibre directives nationales-indépendance dans le pilotage et les actions à l’œuvre lors du lancement d’une cellule régionale. « Certains élus partent de très loin sur la loi LOM, rappelle la technicienne. Avec mes collègues de l’Ademe, de la Dreal et de la Banque des Territoires, nous essayons d’être une cellule agile qui, sur un rythme mensuel ou bimensuel, s’efforce d’apporter du dynamisme, de la clarté et un certain sens des priorités, tout en vérifiant que l’argent est bien employé. Nous essayons de créer de l’interaction entre les partenaires publics et privés, de faire gagner du temps à chacun et surtout de porter ces dispositifs à la connaissance des collectivités situées en milieu peu dense, c’est-à-dire ces endroits où l’autosolisme est roi et où les transports publics manquent cruellement. » C’est le 3 septembre 2020 qu’eut lieu le webinaire fondateur du territoire nordiste, organisé en collaboration avec le CNFPT. Le thème portait sur la prise de compétence en tant qu’autorité organisatrice de la mobilité. Il fut suivi le 28 septembre d’une nouvelle session, consacrée à « la LOM comme levier pour développer le système vélo » et co-coordonné cette fois avec le Centre de ressources en écomobilité. À chaque fois, la technicienne a doublé ces séances
d’une mise en ligne sur le site France Mobilités d’une FAQ, de liens ressources et d’un replay du webinaire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le cycle se poursuit le 3 novembre sur le thème
« Promouvoir une mobilité plus durable des salariés avec la LOM ». Un sujet qui s’inscrit dans la continuité de l’important travail de pédagogie amorcé par les différentes cellules régionales pour permettre à leurs interlocuteurs de saisir tous les enjeux de l’échéance du 31 mars 2021, date limite au-delà de laquelle près d’un millier de communautés de communes devront avoir décidé si, oui, ou non, elles souhaitent prendre la compétence « mobilité », à leur charge, avant de préciser par la suite leur offre et et de la rendre opérationnelle avant le 1er juillet suivant.

Propos recueillis par Anthony Diao

En savoir plus : www.francemobilites.fr

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