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Biennale des Territoires : la résilience des infrastructures de transport

Experts et décideurs se sont réunis du 18 au 20 mars pour trois jours de conférences à Montrouge sur le thème de la résilience des infrastructures de transport mais aussi des territoires. Un événement organisé par le Cerema qui a rassemblé plus de 500 personnes.

Photo : CC-BY Cerema

La résilience, enjeu primordial dans les territoires

« Une rencontre à l’image des enjeux de résilience en France et des savoir-faire », a déclaré François de Rugy en ouverture de la Biennale qui n’a pas manqué de rappeler l’importance des enjeux auxquels la France et l’Europe avaient été confrontées dernièrement : fortes inondations, incendies, effondrement du pont de Gênes… Des événements qui justifient l’importance de l’expertise, selon le Ministre de la transition écologique et solidaire, pour qui les nouvelles formes de mobilité doivent également être placées au cœur de la réflexion, afin d’anticiper les nouveaux usages et de lutter contre le réchauffement climatique.
La résilience ?  Un concept qui entre progressivement dans le langage commun et que les collectivités commencent à s’approprier. Usuellement définie comme la capacité d’un système à absorber une perturbation et à se réorganiser pour atteindre ensuite un meilleur niveau de fonctionnement, les différentes plénières autour du sujet ont apporté des compléments à cette définition, mobilisant des acteurs issus des collectivités, de la route, de la recherche ou d’organismes institutionnels. « La résilience c’est la prise en compte des facteurs exogènes, par exemple climatiques, mais aussi endogènes, comme l’état physique de l’infrastructure. Cela permet de développer une vraie politique des risques » rappelle Jean Le Dall de la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM).

CC-BY Cerema

La résilience, synonyme d’une technologie toujours plus poussée ?      

« Pas systématiquement » selon Hélène Jacquot Guimbal de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFFSTAR). « La recherche d’une ingénierie complexe est intéressante mais il est également possible de choisir des solutions plus faciles. Par exemple, on peut favoriser le passage à gué des voitures, malgré le risque d’un service non continu, plutôt que de construire et reconstruire des ponts qui s’effondrent et dont le coût pour la collectivité est non négligeable ». Un point de vue partagé par Sébastien Maire, délégué à la transition écologique et à la résilience de la ville de Paris, qui encourage les gestionnaires à faire avec l’existant « au lieu de construire de nouvelles infrastructures qui engagent les gestionnaires pour des années ». Il a également rappelé l’enjeu de la résilience « il faut profiter de ces crises pour reconstruire mieux, améliorer leur processus de gestion et pas seulement répliquer des modèles qui existaient précédemment ».

Des sessions apportant des éclairages plus particuliers

En parallèle, des ateliers ont permis de mettre en avant et de cibler des thématiques plus spécifiques à l’image des stratégies de résilience suite à des événements exceptionnels comme les incendies de forêt à Marseille ou les glissements de terrains en Isère. Les retours d’expérience des collectivités ont été très appréciés, à l’image de la démarche Ensemble 77 dans le département de Seine-et-Marne qui a exposé sa méthodologie pour réduire l’impact environnemental de leurs chantiers et travaux routiers. L’innovation était également au rendez-vous puisque le sujet des véhicules autonomes et leur apport potentiel à la résilience des territoires a été abordé avec l’exemple de La Rochelle ; une innovation qui soulève encore des interrogations réglementaires.
Les modes actifs ? Ceux-ci n’ont pas fait l’objet de sessions dédiées même si leurs aménagements sont également soumis aux événements climatiques.  Leur apport à la résilience des territoires, notamment au niveau énergétique, a cependant été souligné par de nombreux intervenants.

De nouveaux partenariats pour le Cerema

La biennale a également été l’occasion pour le Cerema d’officialiser des partenariats. Dans ce cadre, il co-pilotera la plateforme collaborative France Mobilités et développera également des formations et événements autour de la culture de l’innovation et de la mobilité dans le but de soutenir les territoires peu denses en termes d’ingénierie. D’autres partenariats ont été signés, à l’image de celui entre le Cerema et Colas pour accompagner l’expérimentation de Flowell. L’objectif est de développer des dalles lumineuses LED collées à la chaussée pour renforcer la sécurité des usagers. Des partenariats qui permettent au Cerema d’affirmer son rôle stratégique d’expertise et d’ingénierie pour les territoires, comme en témoigne cette première Biennale.

Aurélia Hild

Association