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Plus Belle la Voie – In vélo véritas

Du 13 au 27 juin 2017, l’itinéraire La Méditerranée à vélo a connu un coup de projecteur sans précédent, son tracé quasi définitif coïncidant cette année avec la 5e édition de l’opération Plus Belle la Voie. Explications.

Plus Belle la Voie, qu’est-ce que c’est, au-delà du clin d’œil au soap opéra cher aux téléspectateurs de France 3 ? « Il s’agit d’une randonnée à vélo militante », amorce Alain Michel, délégué à la communication au sein de l’AF3V (Association française des véloroutes et voies vertes), dont la délégation régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et la délégation départementale de l’Hérault comptent, avec Vélo Loisir Provence et Cyclo Camping International, parmi les chevilles ouvrières de ce cru 2017. « L’objectif de cette manifestation est de sensibiliser et d’inciter les usagers potentiels et les élus locaux à venir découvrir des projets de véloroutes et voies vertes en cours d’aménagement ». Au menu de cette 5e édition ? 750 km peu ou prou calqués sur le tracé de La Méditerranée à vélo, ci-devant la partie française de l’EuroVelo 8, répartis en quinze étapes entre Argelès-sur-Mer et Nice.

Juin

Depuis son lancement en 2011, la randonnée était traditionnellement organisée sur une semaine au mois d’octobre. Pour cette 5e édition, le mois de juin fut essayé pour la première fois, et sur quinze jours. « Ce créneau a été choisi par rapport aux disponibilités des uns et autres, mais aussi dans le but de montrer que la saison peut s’élargir du printemps jusqu’à l’automne » précise Camille Perretta de Vélo Loisir Provence, une association dont le rôle s’avéra crucial au moment de mobiliser des partenaires locaux, de coordonner la partie logistique et d’accroître, à grands coups d’oriflammes, de page Facebook et d’animations biquotidiennes, la visibilité de l’événement.

Cortège

Selon un concept désormais bien rôdé, le cortège mobilisa cette année entre 20 et 40 participants quotidiens sur des étapes d’une cinquantaine de kilomètres en moyenne. L’hébergement en camping plutôt qu’en dur fut cette fois privilégié. « Cela était censé nous permettre un peu plus de souplesse dans l’organisation, même si tous les campings, à cette époque de l’année, ne sont pas forcément en capacité de pouvoir accueillir des groupes conséquents de touristes à vélo comme le nôtre » souligne Sébastien Baholet, chargé de mission sur les politiques cyclables à la direction des Transports et des grands équipements de la région PACA, et en selle sur l’intégralité du parcours.

Liant

Après une série de discussions informelles lors de comités d’itinéraire de La Méditerranée à vélo, c’est fin 2016 qu’Alain Michel et ses interlocuteurs passèrent la cinquième sur ce projet. Découpage du parcours en fonction du tracé d’intention fourni par les collectivités membres du comité d’itinéraire, repérages le long du littoral et dans l’arrière-pays, mobilisation des personnes ressources, plan médias… D’un budget – 8500 euros – rendu modique par le concept d’auto-prise en charge des frais d’hébergement par les participants, la randonnée toucha au but à en juger par les retours de ses participants comme des élus sollicités tout au long du parcours. « Nous en avons profité pour inaugurer le 24 juin une section de 22 km entre Salernes et Flayosc, soit le premier tronçon varois opérationnel sur La Méditérannée à vélo » se réjouit la conseillère départementale Nathalie Perez-Leroux, qui accompagna le groupe jusqu’au domaine viticole de Château Mentone et fut ravie de partager un buffet avec les randonneurs et une dizaine d’élus et de techniciens, dont le président de l’association des maires du Var. « C’est un cadre idéal pour faire remonter les informations et suggestions aux élus et aux services, leur rappeler les enjeux et les alternatives, en particulier dans ce contexte de loi NOTRe qui nous amène à revoir beaucoup de nos priorités et de nos leviers d’action. Or justement le vélo en est un ! » Même son de cloche du côté de Louis Biscarrat, maire de la commune de Jonquières et conseiller régional PACA , qui loue « l’expérience de terrain irremplaçable, la fiabilité et l’efficacité des organisateurs pour créer ce point de convergence entre Régions, Départements et Intercommunalités autour d’un projet aussi fédérateur en ces temps de budgets contraints. Heureusement que ces associations sont là pour créer ce liant ! »

Responsabilité

Côté participants, la cause était entendue de longue date. Quinquagénaires voire davantage mais tous bon pied bon œil, ils font en effet partie du vivier AF3V et, s’ils se sont inscrits, c’est en parfaite connaissance de cause. C’est le cas par exemple de Christiane « Krikra » Leroy, retraitée dans le Gard mais « toujours partante lorsqu’il s’agit d’enfourcher son vélo pour interpeller les élus dans leur responsabilité de promouvoir les déplacements doux ». Idem pour Bernard Ozoux, chef d’équipe dans une grosse société d’électricité du côté de Salon-de-Provence, « à la fois pratiquant, militant et heureux de prendre part à une belle aventure teintée d’une forte camaraderie. »

Bilan

Le bilan de cette 5e édition ? Il comporte son lot de satisfécits et de leçons pour l’avenir. Parmi les premiers, « les objectifs de création de synergies grâce à ce projet fédérateur, tellement plus concret que de seulement s’asseoir autour d’une table, ont été atteints voire largement dépassés » commente Alain Michel, déjà la tête à la prochaine édition. Parmi les secondes, les fortes chaleurs de juin laissent présager un glissement à l’avenir vers le mois de septembre. « Sans doute faudra-t-il prévoir moins d’animations et de réunions intermédiaires et davantage de temps pour découvrir le patrimoine, car, vu des animateurs, les journées s’étiraient de 7h30 à 19h voire bien plus tard pour pouvoir mettre en ligne du contenu le soir sur les réseaux sociaux. Bref c’était intense mais dense ! » se remémore Camille Perretta. Heureux quant à lui « d’avoir permis à certaines rencontres d’avoir lieu et, à mon niveau, d’y voir plus clair quant aux points à améliorer concrètement en matière de tracé ou de signalisation sur telle ou telle portion de l’itinéraire », Sébastien Baholet veut surtout retenir de cette démarche de sensibilisation qu’elle constitue « un premier pas mais qu’il en appelle d’autres pour que l’adhésion soit complète ». La suite en 2018, a priori sur le même parcours, sans doute en sens inverse cette fois… mais, en tous les cas, toujours dans la bonne direction.

Anthony Diao

Vélo & Territoires, la revue