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Savoie Mont Blanc, destination vélo

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Savoie et Haute-Savoie ne manquent pas de souffle. Ces Départements, engagés aux DRC dès la première heure, brillent aujourd’hui conjointement en tant que destination sous la marque Savoie Mont Blanc. Le vélo fait évidemment partie de l’offre importante de ces territoires. Pour le tourisme… mais pas seulement. Signe, s’il en fallait, de leur engagement et de leur constance sur le vélo, la Savoie réunira en 2018 les 22es Rencontres des Départements & Régions Cyclables, 19 ans après la réunion fondatrice de 1999 à Chambéry. Parole de connaisseurs.

Une marque, deux pilotes

Côme Vermersch, directeur général de Savoie Mont Blanc Tourisme
« Savoie Mont Blanc est une marque adoptée par les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie en 2006 pour piloter ensemble la promotion de leurs destinations touristiques. Les deux territoires s’appuient sur une activité touristique conséquente et relativement similaire tant en termes de volume, de secteurs d’activité ou de répartition au fil des saisons d’été ou d’hiver et le tout s’inscrit dans le contexte d’une concurrence internationale très forte, avec des marchés de maturité où la visibilité est proportionnelle à la notoriété.

27 % des touristes français en visite sur notre territoire pratiquent le vélo.
Cette statistique englobe trois types de pratiques : la promenade sur nos véloroutes et voies vertes, le VTT en station et le tourisme à vélo sur nos itinéraires balisés, dont les cyclogrimpeurs, à destination desquels notre cinquantaine de cols à notoriété nationale voire internationale sont équipés de bornes kilométriques détaillant l’altitude, le pourcentage de la pente ou le nombre de kilomètres restant avant le sommet.

La destination Savoie Mont Blanc bénéficie à ce jour d’une image positive mais en grande partie sportive (Tour de France, critérium du Dauphiné, Tour de l’Avenir, coupes du monde de VTT…). Pour développer notre offre, notamment estivale, il est important de la compléter en devenant force de proposition sur les mobilités douces, puisque celles-ci riment davantage avec l’image de la famille, du tourisme et de la découverte. Avec nos lacs (Annecy, Léman, Bourget…) ou la  livraison prochaine de la ViaRhôna, l’heure est venue d’opérer une bascule en termes de propositions de séjour. Élargir notre cible est donc le défi des années qui viennent et, dans cette optique, la tenue du congrès des DRC tombe à point nommé. »

L’OFFRE DE SAVOIE MONT BLANC
Vélo : 58 boucles cyclos selon 4 niveaux de difficulté ; 350 hébergements qualifiés pour l’accueil des cyclistes ; environ 50 cols remarquables bornés | Randonnée : 8000 km de sentiers balisés et 300 refuges | Ski : 112 stations, 35 millions de journées skieurs/an, 1er pôle mondial d’offre de fréquentation.

FONCTIONNEMENT
45 personnes réparties entre Chambéry, Annecy et Paris | Budget : 4 millions d’euros | Un conseil d’administration paritaire

Le vélo une attention constante de la Savoie depuis 1995

Auguste Picollet, vice-président du conseil départemental de la Savoie

« En Savoie, la Direction des routes met en oeuvre la politique cyclable départementale, de la conception jusqu’à la réalisation. Les traversées d’agglomération relèvent, elles, d’enjeux urbains locaux. Lorsque nous n’assurons pas la maîtrise d’ouvrage, nous apportons un appui technique aux collectivités locales. Plus précisément, Olivier Borrot et son service prospective et coordination gèrent la politique cyclable et accompagnent son évolution. Le budget vélo est donc intégré dans le budget routier global. Une fois ce cadre posé, nous faisons travailler les compétences en interne. Les thématiques tourisme sont du ressort de l’Agence touristique départementale de la Savoie, avec qui nous travaillons en étroite concertation.

Nos premières réalisations remontent à 1995.
Notre toute première réalisation est la liaison Chambéry-Le Bourget du Lac, qui revêt un aspect domicile-travail avec le développement de Technolac. Nous portons également la maîtrise d’ouvrage sur la ViaRhôna, l’itinéraire du Grand Lac/V63 et la véloroute des Préalpes/V62, et intervenons en soutien à la création d’aménagements cyclables réalisés sous la maîtrise d’ouvrage des collectivités locales, dans le cadre des Contrats territoriaux de Savoie.

Aujourd’hui nous en sommes à 80 km de véloroutes et voies vertes gérées par le Département. À cela s’ajoutent l’ensemble des aménagements cyclables en espace urbain portés par les Agglomérations, ainsi que les véloroutes et voies vertes qui relèvent d’une maîtrise d’ouvrage des collectivités locales. En 2018 une passerelle de 180 m de long permettra d’effectuer la jonction entre la Savoie et l’Ain au niveau de la commune de La Balme dans le cadre de la ViaRhôna. Enfin, plus de 200 km de bandes cyclables ont été réalisés au fil des années et équipent nos grands axes départementaux tels que la RD 925 entre Pontcharra, La Rochette et Albertville.

Hors aménagement qualitatif du Lac du Bourget, notre politique cyclable mobilise en moyenne 1 à 1,5 million d’euros par an depuis une dizaine d’années. La passerelle que j’évoquais précédemment devrait coûter environ 1,5 million d’euros. Pour l’heure, les travaux de mise en conformité du Tunnel du Chat et ceux dus aux éboulements sur les routes des Gorges de l’Arly, mobilisent respectivement 45 et 12 à 15 millions d’euros de travaux absorbés par le Département seul. Nous espérons toutefois pouvoir accélérer en 2018.

Au rythme des investissements actuels, nous espérons finaliser l’ensemble de ces projets d’ici 2025. Le schéma départemental sera achevé lorsque les trois véloroutes et voies vertes seront réalisées. Alors que la V63 est déjà complètement aménagée, l’achèvement de la ViaRhôna avec la liaison de 6 km entre Serrières-en-Chautagne et Pont du Fier et la réalisation de 40 km de la V62, dont le tracé autour de l’aérodrome de Frontenex près d’Albertville en direction de Grésy-sur-Isère puis de Montmélian, sont nos principaux chantiers pour les mois et années qui viennent. À côté de cela, les collectivités locales poursuivent leur travail d’aménagement de l’itinéraire reliant Moûtiers, Aime à Bourg-Saint-Maurice dans mon canton de la vallée de la Tarentaise.

La Savoie et le vélo, c’est une longue histoire. Aux côtés des conseils départementaux du Bas-Rhin, du Rhône, du Var, de la Côte d’Or ou de la Drôme, la Savoie est l’une des précurseurs des politiques cyclables en France. Michel Barnier, notre président de l’époque, fut d’ailleurs le
premier président des DRC en 1999 et je suis moi-même le dernier élu fondateur encore membre du Bureau, dont je suis le trésorier.

Le bilan de deux décennies de participation au réseau DRC est plus que satisfaisant. Les échanges permettent de la technicité et des rencontres enrichissantes. C’est aussi un levier quand il faut interpeller notre président sur le risque de se retrouver bientôt à la traîne si nous ne mettons pas un coup de collier sur tel ou tel dossier. En vingt ans le paysage a changé et j’ai connu des décideurs, récalcitrants à l’époque, virer petit à petit leur cuti. Et ça c’est encourageant !

Les 22es Rencontres de 2018 seront accueillies par la Savoie. Leur différence avec celles de 1999 ? Elles sont désormais ouvertes aux Régions, qui élargit le champ des possibles. À titre personnel il s’agit de mon dernier mandat puisque j’en terminerai en 2021 après quatre décennies de vie politique dont le vélo a occupé une large part. C’est important de boucler la boucle, au moins symboliquement. »

La Haute-Savoie accélère avec un nouveau plan vélo 2017 – 2020

Chrystelle Beurrier, vice-présidente du conseil départemental de la Haute-Savoie, et présidente des DRC

« […] Le Conseil départemental mise sur la pratique cyclable comme une politique trans-versale, avec des itinéraires structurants pour proposer une mobilité douce, décarbonnée et respirable au quotidien […]. Le Départe-ment accompagne également financièrement un itinéraire cyclable sécurisé pour chacun de ses 50 collèges sur une distance de trois kilomètres […].

Au total, le Département prévoit d’allouer 5 millions d’euros par an sur les six prochaines années à sa politique cyclable. Dorénavant, il financera jusqu’à 80 % (contre 40 % auparavant) les aménagements sur les itinéraires cyclables structurants hors agglomération et jusqu’à 50 % dans les communautés d’agglomération dans un plafond de 300 000 euros du km. Cet accompagnement se veut accélérateur des projets des Communes et Intercommunalités à porter la maîtrise d’ouvrage sur des tronçons plus importants. Certains ouvrages d’art et aménagements en bordure des espaces naturels sensibles resteront sous maîtrise d’ouvrage du Département en raison de leurs enjeux environnementaux […].

Le déploiement d’Accueil Vélo© est également un enjeu […]. Piloté par le Département, il permet des retombées directes pour le tourisme et l’économie locale. Le développement de cette marque nationale est un excellent moyen pour structurer l’offre du tourisme à vélo le long de nos itinéraires cyclables et d’impliquer les socio-professionnels […]. »

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans l’article du 29 juin 2017 « Le vélo a toute sa place à prendre en Haute-Savoie »

Pour en savoir plus :
www.savoie-mont-blanc.comwww.savoie.frwww.hautesavoie.fr


Inukshuk Café à Chambéry

Trois questions à Géraldine Benestar, cofondatrice

Inukshuk, kezako ?
Inukshuk fait référence à ces bonshommes de pierre que les Inuits laissent de loin en loin pour se repérer dans les grands espaces, et sous lesquels sont souvent cachés quelques bouts de nourriture et de bois dont pourraient avoir besoin les voyageurs égarés. C’est un symbole de survie et de partage qui nous semblait bien coller à ce projet. Tout est parti d’une discussion entre amis à l’apéro, au début de l’année 2015. Passionnés de vélo et de voyages, nous faisions le constat commun que nous avions toujours mille choses à nous raconter mais pas vraiment de lieu où s’installer pour poursuivre la discussion. Au cours de nos voyages respectifs à l’étranger, nous avons vu qu’il était pourtant possible aujourd’hui d’imaginer de tels lieux. Nous avons donc phosphoré pendant deux ans jusqu’à nous retrouver dix personnes aux compétences complémentaires.

Quand êtes-vous passés de l’intention à la concrétisation ?
Nous en avons parlé aux responsables du réseau Cyclable à Lyon, qui fédère plus de 30 magasins indépendants axés sur le vélo urbain. Avec l’aide de la ville de Chambéry, nous avons trouvé un local de 200 m² en plein centre-ville. C’est là que nous avons ouvert, le 8 novembre 2016, cet espace regroupant café, atelier et magasin vélo. Au total nous sommes donc dix associés et cinq salariés pour un budget d’environ 250 000 euros.

Le lieu a-t-il trouvé son public ?
Complètement. C’est un public sensibilisé à la slow attitude, multigénérationnel – notre coin canapé/jeux pour les enfants est très apprécié des familles –, cycliste mais pas seulement puisqu’il y a beaucoup de voyageurs, d’adeptes d’activités de plein air, mais aussi des personnes en recherche d’une bonne connexion Wifi pour travailler au calme sur leur ordinateur. Il arrive aussi que des personnes de passage nous confient leur vélo le temps de partir à la découverte de la ville ; le mardi soir une Amap se tient dans nos locaux, nous sommes également sollicités pour exposer les œuvres d’artistes, héberger des conférences… Nous sommes donc toujours en rodage. Paradoxalement, si la fréquentation continue d’augmenter, notre prochain challenge sera d’obtenir des collectivités locales d’augmenter le nombre d’arceaux vélo à l’entrée d’Inukshuk. Permettre aux cyclistes de stationner en sécurité lorsqu’ils viennent chez nous semble aller de soi, mais cela va tout de même mieux en le (re)disant !

Pour en savoir plus : www.inukshuk-cafe.fr


Camping caravaneige l’Eden La Vanoise

Trois questions à Sébastien Anceaux, gérant

Quelles sont les caractéristiques de votre établissement ?
C’est un camping municipal trois étoiles en délégation de service public. Il est situé en Haute Tarentaise, à 745 mètres d’altitude, entre le Parc national de la Vanoise et le massif du Beaufortain. Créé en 1994, il propose sur 2,4 hectares 110 emplacements depuis l’ouverture de la saison de ski mi-décembre jusqu’à la fin de la saison estivale mi-septembre. Notre affiliation à la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air et au label Camping qualité nous a peu à peu conduits à un certain nombre d’aménagements comme celui d’une piscine couverte et chauffée, d’une offre de mobil homes, de bungalows toilés ou de chalets bois, etc. En tout ce sont plus de 660 critères à remplir pour être labellisé et garantir ainsi à notre clientèle une offre familiale de qualité.

Qu’en est-il de votre clientèle cycliste ?
Côté sportif, Savoie Mont Blanc a développé il y a quelques années le balisage pour les cyclistes sur route des environs, avec notamment quatre cols de catégories 4 et 5 (Petit Saint-Bernard, Iseran, Madeleine et Cormet de Roselend). Cela nous vaut d’accueillir parfois des équipes cyclistes belges ou néerlandaises, en avant ou en arrière-saison, qui viennent séjourner une semaine voire davantage pour profiter de ces reliefs plus difficiles à trouver dans leurs pays. La proximité des pistes des Arcs et de Tignes-Val d’Isère nous vaut aussi d’héberger régulièrement des VTTistes. Depuis cette année, nous sommes labellisés Accueil Vélo©. Je crois en effet beaucoup au développement de l’itinérance, surtout que nous sommes à proximité de la Grande Traversée des Alpes et des 12 km de la voie verte reliant Aime à Bourg-Saint-Maurice, dont le projet d’extension semble dans les tuyaux. Je suis également convaincu de l’avenir du vélo électrique et des perspectives que cela ouvre en termes de clientèle, d’accès à nos bornes d’implantation électrique ou à nos possibilités de stockage. Depuis 2012, nous proposons une vingtaine de vélos à la location et, avec la labellisation, des clients passent désormais nous voir pour des questions de réparation.

Quels sont les enjeux à plus ou moins long terme, à votre niveau, en matière de vélo ?
Outre la communication autour de notre adhésion récente à la marque Accueil Vélo©, l’un des gros enjeux à moyen terme me semble être le développement de l’itinérance réservable, c’est-à-dire la possibilité, pour un client donné, de passer par un support unique pour pouvoir réserver aussi bien sa nuitée que les activités qu’il entend faire en journée. Pour notre clientèle cycliste comme pour nous, cette offre combinée de prestations représentera une avancée considérable.

Pour en savoir plus : www.camping-eden-savoie.com

 

Propos recueillis par Anthony Diao

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