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Velocity 2015 – Nantes la jolie

Extrait de Vélo & Territoires 37
Du 2 au 5 juin 2015, Nantes Métropole accueillera la 23e édition de Velocity. C’est la seconde fois, après Paris en 2003, que la confé-rence de référence de la planète vélo est orga-nisée en France. C’est aussi la première fois qu’une ville de moins d’un million d’habi-tants est choisie par l’ECF pour être l’hôte d’une manifestation de cette ampleur.


Velocity, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une série de conférences organisées par l’European Cyclists’ Federation et ses quelque 80 associations membres réparties sur 40 pays. La première conférence eut lieu en 1980 à Brême, la dernière en juin 2014 à Adelaïde. Chacune de ces conférences accueille un millier d’acteurs du vélo en moyenne (ingénieurs, aménageurs, architectes, etc.). Après avoir longtemps alterné rythme annuel et rythme biennal, Velocity est devenue annuelle depuis 2010. La conférence se tient sur le territoire européen les années impaires – Séville en 2011, Vienne en 2013 – et les années paires sur les autres continents (Vancouver en 2012, Adelaïde en 2014, en attendant Taipei City en 2016). Comme le rappelle Annie-Claude Thiolat, chef de projet à La Cité, le Centre des Congrès de Nantes, qui copilote l’événement, les raisons de participer à cette édition 2015 sont nombreuses : « C’est l’occasion de nouer des liens et de donner de la visibilité à votre action ou vos recherches sur le thème du vélo, mais aussi d’échanger avec des gens venus de nombreux pays, notamment francophones, quant à vos pratiques respectives. Et c’est enfin l’occasion de découvrir la 6e ville de France ! ».

Pourquoi Nantes ?
« Nous étions déjà dans la short-list au moment de la désignation de la ville organisatrice pour l’édition 2013 », se souvient Jacques Garreau, maire de la commune de Bouaye et vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements doux. Deuxième derrière Vienne cette année-là, la ville où se croisent l’EV1 et l’EV6 est revenue à la charge, forte d’atouts nouveaux. « Lors de notre précédente candi-dature, l’ECF nous avait rendu visite à l’automne 2012. À l’époque nous mettions en avant des engagements plutôt que des réalisa-tions, et nos interlocuteurs devaient nous croire sur parole. Lorsque nous avons candidaté à nouveau, ils n’ont pu que constater que nos engagements avaient été tenus, notamment à travers l’exemple de la réalisation d’un axe struc-turant en centre ville. Cette crédibilité nouvelle, ajoutée à notre ténacité et à notre assiduité à chaque édition de Velocity, ont sans doute beaucoup compté au moment du choix final au printemps dernier à Adelaïde. » Autres éléments de poids dans la balance, l’accueil en 2013 – et pour la première fois en Europe – du 10e sommet Ecocity, ainsi que la désignation la même année comme Capitale verte de l’Europe et le statut de 5e au palmarès Copenhagenize 2013 des villes du monde les plus“velo-friendly”. « Enfin, conclut l’élu, le fait d’être passés de 2 % de part modale dans les déplacements en 2008 à 4,5 % en 2012 est un message fort envoyé aux autres villes de taille équivalente : oui il est possible de développer le vélo sans être forcément une capitale, et oui nous espérons que ce qui est en train d’être fait à Nantes soit dupliqué ailleurs ! »

Qui pilote le projet ?
Si d’une édition à l’autre l’ECF reste l’organisateur de l’événement Velocity, les rôles sur place se répartissent comme suit : Nantes Métropole assure la conduite éditoriale du projet, tandis que la Cité des Congrès – officiellement rebaptisée La Cité, Nantes Events Center depuis 2010 – en dirige la production. « Nous avons l’habitude de travailler ensemble, explique Hadrien Bedok, chef du service Déplacements et directeur du pro-gramme pour Nantes Métropole. Nous avons par exemple déjà travaillé avec La Cité pour l’organi-sation en 2013 d’événements comme Ecocity ou le Forum mondial des droits de l’homme. » Le budget total de l’événement s’élève à 1,5 million d’euros.

Quel est le programme de Velocity 2015 ?
S’il est encore prématuré d’avancer le déroulé exact de ces journées de juin, les grandes lignes de cette 23e édition sont cependant connues. « Nous avons principalement deux buts, expose Jacques Garreau. Au niveau des congressistes, nous souhaitons qu’ils repartent de Nantes avec des idées fortes et la même envie de faire avancer les choses chez eux que celle qui nous a animés à notre retour de l’édition de Copenhague en 2010, d’où nous étions revenus avec la conviction que la création d’axes structurants était le moyen le plus adapté pour rendre le vélo plus visible et plus sûr. Au niveau local, notre but est de mobiliser chacune des 24 communes qui constituent la communauté urbaine Nantes Métropole, afin que cette année 2015 soit vraiment une année dédiée au vélo dans toute l’agglomération. » Plusieurs leviers ont d’ores et déjà été envisagés pour permettre de mener à bien ces deux objectifs. Le premier levier consiste à profiter de cette édition nantaise pour valoriser un modèle de développement qui servirait de référence à d’autres villes de taille intermédiaire. Le deuxième levier entend mettre l’accent sur l’usage de la langue française – même si un système de traduction simultanée par casque permettra d’échanger dans d’autres langues – pour créer une ouverture vers le public francophone, sur quelque continent qu’il se trouve. Le troisième levier, enfin, vise à fédérer autour du thème “Le vélo, créateur du futur”, avec tout ce que cet intitulé implique comme invitation à phosphorer ensemble sur les sociétés de demain.

Qu’est-ce que l’Appel à contribution ?
Alors que quelque 1 500 participants et exposants sont attendus à Velocity 2015 – dont une cinquantaine de stands installés au centre de La Cité – le très documenté site Internet de l’événement affichait, du 2 juin au 31 octobre 2014, la possibilité de répondre à un Appel à contribution. Car l’aspect interactif et collabo-ratif de la conférence n’est pas un vain mot. Il débute même très en amont, puisque c’est le contenu même de ces journées de juin qui est ouvert aux propositions. Afin de ne pas se dis-perser, celles-ci sont toutefois déclinées autour de deux axes transversaux et de quatre thématiques – “Le vélo comme créateur du futur” restant le fil rouge des débats. Le premier axe pose le vélo comme un “outil de transition”. Il est à relier aux enjeux de changement climatique, de relocalisation ou de raréfaction des ressources naturelles. Le second axe, pour sa part, interroge sur le partage de l’espace public. Il en fait même une condition préalable à un usage démocratique du vélo. Ces deux axes se déclinent en quatre thématiques : la résilience – c’est-à-dire la capacité à « absorber une perturbation, qu’elle soit climatique, sanitaire ou conflictuelle » –, les modes de vie, le partage et les bénéfices attendus ou “sérendipité” (définie comme étant « l’art de faire une découverte inattendue par accident, par sagacité ou par hasard »). Les contributions retenues seront annoncées fin décembre 2014. Elles seront ensuite dispatchées dans des ateliers dédiés, dont les intitulés sont en eux-mêmes déjà tout un programme : atelier Dynamo, atelier Roue libre, atelier Contre la montre, Double sens cyclable (battle) et Café Dring Dring (speed dating). « L’édition 2014 en Australie a drainé moins d’Euro-péens que d’habitude du fait de la distance et de la durée du voyage, conclut Jacques Garreau, qui était du voyage à Adelaïde. Il y a donc une grosse attente autour de cette édition française, qui coïncide avec le début de mandat de beaucoup d’élus et donc une raison de plus pour venir y trouver de nouvelles idées… De surcroît, Nantes Métropole et La Cité ont déjà démontré ces dernières années que nous avions les épaules pour organiser des événements de cette ampleur. Du 2 au 5 juin prochain, Nantes sera “The place to be” ! »

Propos recueillis par Anthony Diao

Les chiffres-clés du vélo à Nantes

• 1 calculateur d’itinéraires à vélo
• 1 vélo-totem pour comptabiliser les cyclistes
• 50 vélos de location Effia, dont 20 électriques
• 103 stations libre-service “Bicloo” dans Nantes centre
• 275 vélos de location NGE, dont 120 électriques
• 300 Vélocampus en location pour les étudiants
• 470 km de bandes et pistes cyclables
• 800 vélos en libre-service “Bicloo”
• 900 places en Véloparc
• 1 127 places de vélos abritées
• 1 200 passages en vélo par jour en moyenne au niveau du vélototem de la place Ricordeau (contre 500 en 2010)
• 3 500 passages en vélo par jour en moyenne sur le Cours des Cinquante-Otages
• 4 605 locations de vélos en libre-service “Bicloo” par jour en moyenne
• 6 500 appuis-vélos
• 10 000 abonnés “Bicloo”

Pour en savoir plus www.velo-city2015.com

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