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Clôture des Assises : la mobilité zéro émission passera par un plan vélo

« Pendant trois mois nous avons débattu collectivement de la nouvelle politique de mobilité » introduisait Elisabeth Borne, en clôture des Assises de la mobilité ce 13 décembre à Paris. Cette consultation nationale inédite a donné lieu à une expression citoyenne massive et sans précédent en faveur d’un système vélo. La ministre s’est donc engagée à ce que ce dernier figure au rang des priorités de la nouvelle politique de mobilité avec la formalisation d’un plan vélo.

Clôture des Assises de la mobilité par Elisabeth Borne

Une mobilisation inédite

« Je ne m’attendais pas à une telle mobilisation » concède la ministre des Transports qui tenait à écouter pour mieux comprendre et répondre aux besoins de mobilité des Français pour affronter les enjeux climatiques, de santé publique et d’enclavement de certains territoires. Avec 60 réunions publiques, 400 réunions de groupes de travail et ateliers thématiques, les Assises de la mobilité ont connu une participation considérable. « Les Français ont montré qu’ils attendent des solutions concrètes. La révolution de nos mobilités doit commencer par la révolution de notre politique » restitue Elisabeth Borne. Le vélo ? Systématiquement réclamé dans les ateliers territoriaux ! Et le Baromètre Parlons vélo de la FUB, rendu public une semaine auparavant, a versé la plus large contribution citoyenne au débat avec plus de 113 000 réponses. Le vélo et plus largement les modes actifs ont pesé dans les Assises de la mobilité.

Une mobilité zéro émission, partout, pour tous

« La mobilité propre et durable est au cœur des Assises. La mobilité ne devrait plus poser problème, mais faire partie de la solution et être une passerelle pour tous les citoyens » considère Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. « La future loi d’orientation devrait viser deux grands objectifs : d’une part la mobilité au quotidien pour tous car sans mobilité il n’y a pas de vie sociale, et d’autre part la mobilité zéro émission qui passe par le développement de la pratique du vélo. » Pour Patrick Oliva, président de l’atelier des mobilités plus propres et ancien cadre dirigeant du groupe Michelin, « le cap 2050 est fixé » pour passer à zéro émission nette du secteur des transports. « La part modale du vélo ou de la marche est très faible en France. Il faut un rattrapage. » Les propos de la ministre ce 13 décembre sont du miel aux oreilles des promoteurs du vélo : « La mobilité durable n’est pas une occupation de bobosIl faut arrêter de regarder le vélo avec condescendance, en considérant que c’est un sujet mineur. Entendre les aspirations des Français à des mobilités plus propres et plus apaisées, c’est aussi de se doter d’un plan vélo qui aborde l’ensemble des dimensions de ce sujet : santé publique, infrastructures, éducation, fiscalité. », indique-t-elle en saluant le travail de la FUB. Pour les DRC, l’impératif du zéro émission en 2050 et des solidarités territoriales et sociales face à la mobilité trouve clairement une réponse dans la réalisation des 22 000 km du Schéma national vélo d’ici 2030.

Une loi d’orientation et programmation soutenable

Les synthèses des ateliers territoriaux, thématiques et de la consultation publique nourriront la loi d’orientation des mobilités qui sera présentée en février 2018. Parallèlement, le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) conduit par Philippe Duron « doit remettre fin janvier 2018 un rapport de propositions soutenables financièrement pour une planification à 15-20 ans des investissements de l’État en matière de transport et de mobilité ». Le rapport intermédiaire du COI donne déjà le ton : « La transition écologique, et notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des nuisances, n’est pas une option. Elle impose de repenser la mobilité et la hiérarchie des priorités d’investissement ». Logiquement, le rapport mentionne le rôle des mobilités actives.

Et leur financement ?

Seul un « système vélo sincère, assumé et financé avec un fonds de 200 millions d’euros par an » marquera l’engagement de l’État plaide Olivier Schneider, président de la FUB devenu porte-parole des acteurs du vélo en France aux groupes de travail nationaux par son investissement dans ces Assises. Ce Gouvernement sera-t-il le premier à sortir du lot sur le vélo ? Des plans il y en a déjà eu plusieurs en 15 ans. Mais des investissements publics rentables volontaristes et fléchés par l’État, il n’en a en revanche jamais été question. Les propos d’Elisabeth Borne en clôture des Assises ne laissent aucun doute sur le fait que côté ministère des Transports, on est convaincu. Cela constitue, en soi, une avancée considérable de nature à donner au vélo sa bonne place dans la future loi d’orientation.

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