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Les milieux peu denses et le vélo – une histoire d’amour contrariée ?

Au cœur de la préoccupation des DRC depuis de nombreuses années, les territoires ruraux et périurbains, aux contours souvent flous, ne doivent pas être les laissés pour compte de la recherche d’une mobilité durable. Une note du think-tank « la Fabrique écologique », à laquelle ont contribué les DRC, pose des jalons pour l’avenir de la mobilité dans ces territoires – et le vélo y trouve sa place.

Un enjeu grandissant

La note « Les territoires ruraux et périurbains, terres d’innovation pour la mobilité durable », rendue publique fin juin 2016, marque la croissance d’intérêt pour le vélo, au-delà des milieux très urbains. La réflexion menée par le groupe de travail et son président Marc Fontanes (auquel a participé les DRC) met également au jour l’importance du Département en termes de maitrise d’ouvrage et d’assistance aux Communes pour développer des solutions vélo ambitieuses, qu’elles soient touristiques ou de mobilité. Elle abonde dans le sens d’un certain nombre de travaux, dont une note du CEREMA, des travaux du PAMUV (Plan d’actions pour la marche et d’usage du vélo) en cours et une publication du Réseau Action Climat.

Quelle spécificité des territoires « peu denses » ?

S’il est difficile de donner une unité aux territoires peu denses, quelques chiffres sont révélateurs de l’importance du sujet. 35% de la population vit dans une commune peu dense, c’est à dire d’une densité inférieure à 300 hab/km². La mobilité dans ces territoires est marquée par une forte dépendance à l’automobile et de fortes inégalités en termes d’accessibilité et de mobilité (par exemple pour les personnes en recherche d’emploi ou les plus jeunes). On estime que ces populations sont situées en moyenne à plus de 10 min en automobile des services quotidiens, et que les ménages dépensent environ 17% de leur budget pour l’automobile en moyenne, et plus de 20% pour les plus modestes. La mobilité y a également un impact écologique important, avec 40 Mégatonnes éq. CO2.

Le vélo peut être un vrai support de mobilité

Le potentiel du vélo y est réel, en témoigne les chiffres suivants :

  • 40% des français déclarent se déplacer à vélo, occasionnellement ou régulièrement.
  • 55% des déplacements en milieu rural font moins de 5 km et 46% en milieu périurbain
  • la France dispose d’un réseau viaire très important (+ d’1 million de km), dont 60% de routes communales et rues.

La note ne se contente pas de souligner le potentiel mais fait aussi des propositions concrètes en s’appuyant sur des exemples, dont 2 déjà relevé par le CEREMA : de Parigné-sur-Braye vers Mayenne (53), une liaison douce permet de rendre très compétitif les modes actifs entre un hameau résidentiel et le bourg-centre ; et à Montjean-sur-Loire vers la Pommeraye (44), une alternative à la départementale par des chemins communaux et un chemin privé, avec du jalonnement, mis en place grâce à l’appui du Département de Loire-Atlantique en maitrise d’ouvrage. D’autres exemples, proposés par le réseau des DRC, permettent d’établir les grandes lignes d’une politique vélo en milieu peu dense :

  • Planification d’un réseau « malin », sécurisé et efficace, en s’appuyant sur l’existant et en limitant les coupures.
  • Modération de la vitesse dans les bourgs et lotissements.
  • Agir particulièrement en lien avec les pôles générateurs de mobilité (établissements scolaires, gares).

Un panel de politiques de mobilité pour ces territoires

Cette note s’appuie plus globalement sur d’autres pistes de travail :

  • Le partage de véhicule, via l’autopartage, le covoiturage, etc., qui fait face à de nombreux défis sur lesquels les acteurs publics peuvent, et doivent, agir.
  • Repenser la gouvernance de la mobilité, en évitant les doublons, faciliter la coordination, déléguer à l’acteur le plus pertinent. Les Départements peuvent souvent agir en accompagnement d’acteurs communaux en déficit d’ingénierie par exemple.
  • Cela signifie aussi s’appuyer sur des initiatives privées, à but lucratif ou non. Et enfin, cela passe par le levier de la fiscalité et d’un fléchage budgétaire ambitieux et visionnaire.

Joseph D’halluin

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