Bouches-du-Rhône : 40 millions pour le réseau cyclable
En janvier 2016, le Département des Bouches-du-Rhône a annoncé un investissement de 40 millions d’€ pour le réseau cyclable. Pour en savoir plus, les Départements & Régions Cyclables ont interrogé Éric Le Dissès, Conseiller départemental des Bouches-du-Rhône délégué aux pistes cyclables et Maire de la ville de Marignane. Schéma vélo, grands itinéraires cyclables, aménagements, ou encore mobilité des enfants à vélo : voici une présentation transversale de la stratégie vélo du Département.
- Suite aux États généraux de Provence, le Département des Bouches-du-Rhône a annoncé vouloir relever le défi de la mobilité en investissant 40 millions pour le réseau cyclable sur 5 ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette annonce ?
La Présidente du Conseil départemental a effectivement annoncé un engagement ambitieux, dans le cadre des États Généraux de Provence, pour favoriser la pratique du vélo sur l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône. Cela va donc se concrétiser par un fort développement d’aménagements de parcours cyclables sécurisés, qui seront des pistes cyclables ou des voies vertes, avec une ambition d’atteindre un linéaire total de 500 km à un horizon de cinq années, pour un linéaire existant actuellement d’environ 80km.
- Il a été affirmé la volonté d’« intégrer les modes de transports doux, notamment le vélo dans [les] chantiers prioritaires », qu’est-ce que cela signifie-t-il exactement ?
Dans le cadre de la réalisation de ses projets d’aménagement de routes nouvelles ou d’amélioration d’itinéraires existants, le Département mène systématiquement une réflexion pour évaluer l’opportunité d’intégrer une voie dédiée aux cycles, séparée du trafic motorisé. C’est notamment le cas actuellement de la requalification de la RD 48 (Avenue Raoul Salan) à Marignane ou encore de la RD 568 (entre l’Estaque et le Rove) à Marseille.
- En quoi le vélo répond-t-il au défi de la mobilité pour le Département ?
Le département des Bouches-du-Rhône, plus que d’autres, est confronté aux difficultés récurrentes de congestion du trafic autour de ses principaux pôles, avec les conséquences connues en termes de pollution chronique et de perte de temps pour les usagers de la route. Le diagnostic des pratiques existantes a montré qu’un certain nombre de trajets domicile-travail et domicile-école pourraient être réalisés à vélo. Toutefois, plusieurs freins ont été mis en exergue comme le manque d’infrastructures sécurisées, l’absence ou le caractère inadapté des dispositifs de stationnement des vélos, ou encore un sentiment d’insécurité parfois excessif. C’est bien l’ensemble de ces sujets que veut traiter le Département, pour assurer un réel développement de l’usage du vélo comme mode de déplacement du quotidien.
- Comment est-il envisagé de déployer ces 40 millions pour le vélo ?
Le Département des Bouches-du-Rhône est en train de se doter d’un schéma directeur vélo dont la stratégie est désormais arrêtée. Il vise à créer un maillage d’itinéraires cyclables sur le département, permettant à la fois de développer les pratiques touristiques, cyclo-sportives et du quotidien. Ce maillage intègre la réalisation d’itinéraires supra-départementaux, en particulier ceux inscrits au schéma régional des véloroutes et voies vertes. Le Département portera le plus souvent la maîtrise d’ouvrage de ces itinéraires et pourra, dans certains cas, apporter une contribution aux autres collectivités porteuses de projets s’intégrant dans le maillage projeté. Les orientations prises dans le cadre des États Généraux de Provence permettront d’enrichir ce maillage général par la mise en place de liaisons à une échelle plus fine pour les usages cyclables du quotidien et familiaux. Au-delà de la réalisation d’itinéraires cyclables, le Département prévoit des actions d’accompagnements en matière de services (stationnement, jalonnement, accueil des cyclo- touristes…) et de sensibilisation des publics concernés.
- Quels sont les projets phares en matière de vélo que le Département prévoit de mener dans les 5 années à venir ?
Comme cela a été dit précédemment, l’ambition est d’atteindre un linéaire total de 500 km à un horizon de cinq années, avec en particulier la fin de la réalisation de la ViaRhôna au sud d’Arles, la fin de la réalisation de l’EuroVelo 8 (Méditerranée à vélo) et l’aménagement de portions de la liaison Azur Camargue. Au-delà de ces grands projets, l’impulsion donnée par les États Généraux de Provence conduit à l’étude d’un grand nombre de sections plus modestes réalisables à court ou moyen termes, pour répondre aux besoins quotidiens de mobilité des bucco-rhodaniens en facilitant et en sécurisant les déplacements cyclables.
- Vous êtes Conseiller départemental délégué aux pistes cyclables. En quoi consiste cette délégation ?
Il s’agit d’une nouvelle délégation, qui marque clairement la volonté de la présidente Martine Vassal de développer les modes de déplacements doux et en particulier le vélo. Pour l’essentiel, nous devons construire un schéma départemental cohérent, puis veiller à promouvoir les pistes cyclables et le vélo dans les Bouches-du-Rhône.
Au sein du service des Aménagements routiers, qui fait partie de la Direction des routes, une quinzaine d’agents départementaux travaillent à mes côtés sur la question, et je tiens à souligner qu’ils sont particulièrement motivés et réactifs. Il est vrai que le portage politique du projet est très clair, ce qui donne envie à tous de s’investir.
Je consacre environ une demi-journée par semaine de mon emploi du temps à cette délégation, en plus des réunions. Je vais également à la rencontre des maires, car ils sont très attentifs à cette thématique. Je suis moi-même maire d’une commune qui compte près de 35.000 habitants et je connais les attentes de mes administrés concernant le vélo, ainsi que les points à améliorer.
Une question ressort clairement des remarques et demandes qui me sont faites par les maires du département : permettre aux enfants d’aller à l’école en vélo, en toute sécurité. Nous allons donc nous attacher à créer ou prolonger les pistes cyclables jusqu’aux portes des collèges du département.
- Pratiquez-vous vous-même le vélo ?
Je possède un VTT que j’utilise essentiellement pour me promener en solitaire à Marignane et dans ses environs … mais j’avoue que je pourrais faire plus d’efforts !
Le vélo est l’un des sports les plus complets et les moins violents qui soient, ce qui n’est pas le cas du footing que je pratique également régulièrement.